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RRPTILES BATRACIENS ANOUHES.
Nous commencerons donc Tétude de la motilité en la
faisant connaître chez les Batraciens Anoures munis de
quatre pattes, puisqu'ils sont motiles à un plus haut
degré, pouvant marcher, grimper, courir, sauter et
nager ; puis nous indiquerons les mêmes organes chez
les Urodèles , qui ne peuvent que marcher ou nager, et
enfin dans les Anguiformes, qui, étant privés de
pattes, sont obligés de ramper à la manière des Serpents.
§ I. DES ORGANES DU MOUVEMENT.
Quoique le squelette ou l'ensemble des pièces solides
qui constituent la charpente des Reptiles Batraciens
soit essentiellement semblable dans toutes les
espèces, le nombre de leurs os , leur configuration , et
surtout leurs proportions, varient beaucoup plus que
dans aucun des Ordres que nous avons précédemment
étudiés, et entraînent les plus grands changements dans
le résultat des mouvements qui leur sont imprimés. Il
suit de là que les parties osseuses modifient considérablement
d'abord les formes générales et le mode de
locomotion, puis les mouvements particuliers des régions,
dont la base est formée de leviers destinés à
transmettre l'action des muscles ou des organes contractiles.
Les Batraciens, sous ce rapport, nous offrent trois
types ou sous-ordres principaux.
Le sous-ordre le plus nombreux en espèces
est celui des Anoures qui ont constamment quatre
pattes. Il nous présente cette particularité, que parmi
tous les animaux à squelette interne ce sont ceux dont
1 echine est formée par le moindre nombre de vertèbres
; puis, parmi tous les Reptiles, ce sont les seules
ORGANES DU MOUVEMENT. 6L
espèces dont la pièce osseuse coccygienne unique est,
( par le fait, la plus longue de toute la colonne et d'une
forme absolument diiiérente de toutes les autres vertèbres.
Tous ont le corps court , déprimé et quatre
membres constamment inégaux, les postérieurs toujours
plus lougs que le tronc, et pouvant présenter
deux ou trois fois l'étendue des pattes antérieures. Les
diverses régions de ces membres postérieurs , considérablement
développées, donnent à ces animaux des facultés
locomotives toutes particuhères : aussi peuventils
exécuter sur la terre et dans l'air des sauts énormeset,
comme nous aurons occasion de le dire par la suite,
ces pattes facilitent et modifient considérablement leur
manière de nager.
Les Urodèles, ou les Batraciens qui ont une
queue plus ou moins longue et développée , sont bien
autrement conformés ; leur corps est au contraire trèsallongé,
le plus souvent arrondi j leurs membres courts,
souvent à peine ébauchés , varient pour le nombre ; et
quand il y en a quatre, ils sont constamment égaux entre
eux. Ces membres son t très-grêles, relativement à la grosseur
et au poids de leur tronc, qu'ils peuvent à peine
soulever, ce qui rend leur progression lente et tortueuse
; ils se traînent avec peine sur la terre. Cependant
leur échine, formée d'un plus grand nombre de
vertèbres, produit principalement des mouvements
latéraux, à l'aide desquels leur corps se meut dans
: l'eau ; et leur queue, le plus souvent comprimée de
f droite à gauche, devient le principal agent de leur
translation.
^^ Enfin les espèces sans pattes, ou les Péromèles,
ont le corps tout à fait cyhndrique ; leur tronc, par sa
structure, le nombre considérable des vertèbres qui
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