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^68 BATUACIENS ANOURES.
tiibulcuses. Aux quatre angles de ce tronc s'insèrent les
pattes dont les postérieures sont beaucoup plus fortes et
plus grandes que les antérieures, celles-ci étant d'ailleurs
également et profondément divisées en quatre doigts coniques
assez grêles, celles-là terminées au contraire par une énorme
membrane natatoire que soutiennent dans son épaisseur
cinq gros et longs orteils arrondis et pointus.
Les Pipas n'ont point de langue et manquent complètement
de dents au palais, aussi bien qu'aux mâchoires, qui
sont tout à fait aplatiès. Extérieurement, on ne leur voit
aucune trace d'organe de l'audition, et à l'intérieur de la
bouche il n'existe qu'un seul orifice commun, excessivement
petit, auquel aboutissent les trompes d'Eustachi ;
cet orifice, dans lequel on pourrait à peine introduire la
pointe d'une grosse épingle , est situé à peu près au milieu
et sur la ligne médiane de .la voûte palatine.
Les yeux sont d'une petitesse extrême ; tellement qu'ils
n'ont même pas la grosseur d'un grain de chènevis chez les
individus d'une taille presque égale à celle du Crapaud Agua
adulte. Les paupières, que nous avons toujours vues bien
développées, sont réduites ici à un simple rudiment qui
laisse le devant du globe de l'oeil complètement à découvert,
de la même manière que cela s'observe chez les Sauriens des
genres Abléphare et Gymnophthalme.
Les narines, prolongées chacune extérieurement en un
petit tube cutané, traversent presque horizontalement le
bout de la mâchoire supérieure pour aboutir en dedans tout
près du bord de celle-ci, où leurs orifices semblent être protégés
par un bouiTelet que forme en cet endroit la membrane
qui tapisse le plafond de la bouche.
Les membres des Pipas sont conformés à peu près de la
même manière que ceux des Dactylèthres. Les antérieurs
sont grêles, arrondis ; le bras est bien distinct de l'avantbras
, mais celui-ci ne l'est pas du tout de la main, avec
laquelle il se confond pour ainsi dire ; car il n'y a rien au
dehors qui décèle l'articulation du cubito-radial avec le
riIUïNAGLpsSES rn',EFOUIVi£S. G. Pli'A.
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carpe; autrement dit, il n'y a pas de poignet. Les doigts ,
qui tous sont droits comme des Jjaguettes, présentent une
particularité bien singuhère dans les quatre petites pointes
cyhndriques et bifides qui les terminent, pointes qui sont
épanouies ou écartées les unes des autres comme les pétales ou
les sépales d'une fleur , ou mieux encore comme les divisions
que les enfants pratiquent à l'une des extrémités d'un chalumeau
de paille dont ils veulent se servir pour faire des
bulles de savon. Les pattes de derrière des Pipas se font remarquer
par la brièveté de la cuisse et du tarse, par la
grosseur des muscles de la jambe et surtout par le développement
considérable de la membrane qui réunit entre eux
les orteils , dont l'extrémité terminale n'offre rien de particulier.
On retrouve ici ce que nous n'avons pas observé
dans les Dactylèthres , une sailhe tuberculeuse du premier
os cunéiforme , à la racine de l'orteil interne.
Telles sont les dispositions caractéristiques du genre Pip
auxquelles nous aurions eu à ajouter celles que présente le
squelette, si nous ne les avions fait connaître, au commencement
de ce volume , en traitant de l'organisation générale
des Batraciens (1).
Les premières notions sur l'existence et les singularités du
mode de génération du Pipa ou ïédon de Surinam que la
science ait inscrites dans ses fastes , ont été consignées dans
l'ouvrage de mademoiselle Sibylle de Merian sur les métamorphoses
des insectes de ce pays, dans l'édition hollandaise
pubhée en 1705. Elle y a joint une figure bien grossière de
ce Reptile. C'est ce mauvais dessin qui a été cependant copié
plusieurs fois. Il a été reproduit dans l'édition latine qui a
paru à Amsterdam, en 1719, in-fol., pl. 59. L'auteur a
cru que ce Crapaud, ainsi qu'on le nomme dans ce pays,
produisait ses petits par la peau du dos. D'ailleurs les détails
fournissent peu de renseignements ; ils disent quç cet ani-
(1) Pages 64, 6.5,66,67, 70- 73, -4.
BEPTILES, TOME VHI. 49
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