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s 6 4 REPTILES BATRACIENS.
M. Muller dise avoir observé de jeunes Cécilies dont
le cou était encore garni de petites franges branchiales.
Il faut avouer cependant que cette famille, ou ce
grouj^e des Péromèles, s'éloigne jusqu'à un certain
point de Tordre des Batraciens par la présence de petites
écailles dans l'épaisseur de la peau , par des côtes
véritablement fourchues à leur extrémité vertébrale,
et beaucoup plus distinctes que celles du genre Pleurodèle
; par 1 absence du sternum et surtout par la
forme et la structure de la bouche dont l'ouverture est
petite , la mâchoire inférieure étant plus courte que la
supérieure et les dents longues , aiguës, en général
recourbées en arrière.
- Il y a certainement aussi quelques rapports de
formes et structure dans le squelette , l'articulation
des mâchoires , le mode d'implantation des dents, etc.,
entre ces Péromèles Ophiosomes et plusieurs espèces
de poissons osseux de la division des Murènes , tels
que les Aptérichthes, les Sphagébranches , les Murénophis
et quelques autres, mais le mode de jonction
de la téte avec l'échine au moyen de deux condyles
la présence de poumons aëriens et de narines qui
s'ouvrent directement dans la cavité delà bouche, en
même temps que l'absence absolue des branchies chez
les adultes, ne permettent pas de rapporter les Géciloïdes
à la classe des poissons.
S'il est évident qu'on ne peut ranger les Ophiosomes
ou Géciloïdes que dans la classe des Reptiles ;
il faut cependant reconnaître que ces animaux , tout
en ayant la forme et l'apparence des Ophidiens , ne
peuvent pas être rapportés à cet ordre et bien moins
encore à ceux des Chéloniens ou des Sauriens. Ce ne
sont pas non plus des poissons, quoiqu'ils offrent
PÉROMÈLES OPHIOSOMES OU CÉCILOÏDES. ^6 5
quelques ressemblances avec plusieurs .espèces de cette
classe qui sont privées de nageoires paires , tels que
les genres Murénophis , Gymnomurènes et Aptérichthes.
Ils appartiennent donc réellement à la grande
division des Batraciens ; mais ce sont des espèces anomales,
intermédiaires , d'une part aux Serpents; et de
l'autre aux dernières familles des Batraciens , telles
que celles des Amphiumides et des Protéides. Si,
à cause de l'avantage que procure l'arrangement systématique
pour la classification, nous avons placé ce
groupe de Reptiles près de la grande division des
Anoures , c'est plutôt afin de pouvoir commencer par
eux l'étude de l'ordre des Batraciens ; car ils forment
la transition assez naturelle de l'ordre des Serpents
avec celui des Grenouilles. Nous déclarons donc bien
hautement , que nous regardons les Ophiosomes
comme formant une tribu tout à fait distincte et séparée
dans la classe même des Reptiles , et qui semble
faire le passage entre les Serpents et les Batraciens.
A la fin du premier chapitre dans ce présent volume,
nous avons iait l'historique de la classification des
Péromèles ; Mulier et Wagler se sont disputé le mérite
d'avoir séparé cette famille du sous-ordre des
Ophidiens; mais déjà Oppel avait fait plus, puis
qu'en établissant les divisions parmi les Batraciens ,
il avait placé les Péromèles dans la première famille
sous le nom d'Apodes. Schneider et Mayer ont donné
les premières notions sur l'anatomie des Gécilies.
Nous avons profité de ces recherches sur cette structure
, en traitant de l'organisation dans le second chapitre
de ce volume ; il nous reste donc peu de détails
à présenter sur ce sujet.
Cependant voici un extrait abrégé de la monogra