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174 REPTILES batraciens.
Crapauds mis en expérience, morts et desséchés ,
quoique les boîtes qui les contenaient eussent été placées
dans des circonstances diverses, l'une à la cave ,
une seconde au grenier, et la troisième dans une grande
armoire Lien close et à l'ombre , dans une chambre non
chauffée, au second étage.
Probablement notre expérience avait été mal faite,
car M. W. Edvs^ards Ta répétée, de son côté , avec un
succès complet (1). Il la fit sur quinze Crapauds communs.
Il en plaça d'abord cinq dans du plâtre gâché
et mou dans une boîte de bois , de manière à ce qu'ils
occupassent la partie moyenne à peu près. Il maintint
là cet animal avec la main ; et lorsque le premier plâtre
fut solidifié ; il le recouvrit d'une couche de ce même
plâtre liquide ; enfin , quand le tout eut pris delà consistance
, il ferma ces boîtes , et il les ficela avec soin.
Cinq autres de ces Crapauds furentplacés également
dans du plâtre gâché , avec les mêmes précautions ,
mais dans des boîtes de cartons. Enfin , les cinq derniers
furent jetés dans de l'eau, et retenus au fond.
Ces derniers étaient morts le même jour , à minuit.
Le lendemain, l'une des boîtes de carton fut ouverte.
On détacha une petite portion du plâtre; mais
l'animal ayant coassé et exécuté quelques petits mouvements
qui indiquaient qu'il étaiten vie, on reboucha
le trou avec soin au moyen d'un peu de plâtre, auquel
on donna même un peu plus d'épaisseur, et on ne l'ouvrit
que le 15 mars suivant, c'est-à-dire dix-neuf jours
après , et l'animal fut trouvé en vie. On ne procéda
pas alors à l'ouverture des autres, mais on ne le fit que
(i) Ouvrage cité précédemment, ohap. I", pag. i5 , et nous
avons assisté à plusieurs de ces expériences.
m
NUTRITION, ABSORPTION.
successivement aux mois d'avril, de mai et de juin ;
tous ces animaux étaient morts, mais ils n'avaient
succombé, comme M. EdAvards a de justes raisons
pour le croire , que parce qu'ils s'étaient desséchés ,
ayant perdu, sans pouvoir la récupérer, l'humidité qui
leur était nécessaire , par suite de l'évaporation que
leur corps avait subie à travers les pores du plâtre.
Le 6 mars , le même observateur soumit à une
épreuve semblable six Tritons à crête. Le 25 avril,
on ouvrit les boîtes , c'est-à-dire au bout de dix-neuf
jours , l'animal était encore vivant ; mais il avait considérablement
perdu de son poids et de son volume.
M. Edwards attribue la prolongation de la vie chez
les Batraciens , à l'action que le sang éprouve dans le
tissu de la peau, au moj^en des vaisseaux nombreux qui
s'y ramifient, et qui remplissent le rôle des poumons ;
cette action s'étant exercée à travers le plâtre , qui est
très-perméable. Ces plâtres, en effet, plongés dans
l'eau ou sous le mercure avec les êtres vivants qu'ils
renfermaient, en eurent les pores tellement obstrués,
que les animaux ne tardèrent pas à périr par asphyxie'
DéjàTownson avait reconnu que les Grenouilles qui
s'enfouissaient dans le sable ou dans la terre humide
y vivaient beaucoup plus longtemps que dans l'air ,
parce qu'ils ne perdaient pas autant par l'évaporation!
M. Edwards a eu occasion de faire une expérience qui
prouve que, dans ce cas , la respiration ou plutôt l'artérialisation
du sang s'opérait plutôt parla peau que
par les poumons. Ayant excisé complètement ces derniers
organes à des Grenouilles qu'il laissa s'enfouir dans
du sable humide , il vit qu'elles pouvaient continuer
de vivre dans les limites de trente-trois à quarante
jours. Il a constaté également dans le même but , que
des Grenouilles maintenues , au moyen d'un filet,