á i
io6 R E P T I L E S BATKAGIENS .
i H-^::
f! "El
I FIN
I
la moelle nerveuse est analogue à ce qui arrive à certaines
larves d'insectes, telles que celles des Hydrophiles
et des Stratjomides , qui, d'aquatiques qu'elles
étaient et devenant aptes à vivre dans l'air, en prenant
des ailes, perdent considérablement de l'étendue de
leur cordon nerveux central ou en sens inverse des
larves du Fourmilion, chez lesquelles la moelle contractée
et comme raccourcie, s'allonge considérablement
pour occuper toute l'étendue de la cavité de l'abdomen.
Quant aux nerfs brachiaux et pelviens, leur étude n'a
également oiïert aucune particularité, si ce n'est qu'on
remarque dans tous les trous de conjugaison des vertèbres
, des noyaux de matière calcaire d'une belle
couleur blanche , analogue jusqu'à un certain point à
la matière amylacée qui se trouve dans le labyrinthe
de l'oreille interne. Funk n'a pas suivi la distribution
du grand intercostal, ou grand sympathique, ou trisplanchnique
; mais Garus les a fait connaître dans sa
zootomie (1), ainsi que Weber (2) et Van Alténa qui a
compté douze ganglions, dont les deux antérieurs ont
des connexions avec les pneumogastriques et les nerfs
de la cinquième paire. Ce dernier auteur en particulier
en a suivi la distribution.
Nous appliquerons à l'étude du système nerveux des
Batraciens, les considérations générales auxquelles nous
nous sommes livrés en traitant des Sauriens (tom. I l ,
pag. 621 ), leurs nerfs crâniens sont plus grêles que
les rachidiens, parce que ces derniers fournissent essentiellement
aux organes actifs du mouvement qui
( 1 ) CARUS, t r a d u c t . d e J o u r d a n , t o m . i , p a g . 8 3 .
( 2 ) WEBER , Anatom, comp, nervi symnpthici, pag. ¿¡1. Van ALTENA,
IQC. dt. , pag. 5i.
ORGANES DE LA S E N S I B I L E I E . I O 7
sont plus développés que ceux des sens et des autres
parties destinées à la vie végétative. Quoique les Batraciens
soient doués de sensibilité, cette faculté chez
eux est singulièrement modifiée par la température
extérieure ou celle du milieu dans lequel ils sont
plongés , et on le conçoit ; car dès-lors leur respiration
et simultanément les organes de la circulation
sont par cela même excités ou ralentis dans leur action
vitale. Ils s'engourdissent également par l'effet de la
chaleur et du froid, et , comme nous le verrons par la
suite, ils jouissent à un très-haut degré du pouvoir de
résister à ces deux influences.
Nous ne devons pas oublier de consigner ici quelques
faits qui prouvent que chez les Batraciens le
cerveau et les nerfs qui en proviennent n'influent pas
autant sur l'existence de l'individu, c|ue chez les Mammifères
et les Oiseaux. Leur sensibilité générale et
passive, fournie très-probablement par les nerfs rachidiens,
est beaucoup plus développée; elle persiste pendant
un temps plus long que celle dont les agents de
transmission paraissent émaner du cerveau, et qui déterminent
les perceptions par les sens-^, d'une par t , et
de Tautre les phénomènes de la volition. Nous avons
eu occasion devoir, dans la forêt d'Eu, un Crapaud dont
la tête avait probablement été écrasée par une roue
de charrette : cet animal avait tous les os du crâne
brisés, écartés, et les chairs en pleine suppuration depuis
quelques jours ; cependant il paraissait chercher
à se traîner , et quand on le touchait il manifestait le
désir de fuir dans le sens opposé. Nous avons consigné,
tom. I®"", pag, 209, les détails curieux d'une expérience
tentée sur un Triton auquel par l'ablation de la tête
nous avions enlevé les quatre sens principaux ; cepen