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4 3 8 BATRACIENS ANOURES.
ouvi'age publié en langue allemande sous le titre de Matériaux
pour thisloive naturelle du Brésil ^ est loin d'être spécifiquement
semblable à celui de l'article précédent, ainsi que c'est l'opinion
de quelques erpétologistes d'une date plus récente; il s'en distingue
au contraire, comme on va le voir, par des caractères
aussi nombreux que faciles à saisir.
Ce qu'on remarque de suite en examinant cette espèce comparativement
avec le Cératophrys à bouclier, c'est qu'elle manque
de carapace dorsale et de carènes sur les parties latérales de la
tête; c'est que celle-ci est plus épaisse et plutôt convexe que
déprimée ; c'est que son occiput, non-seulement est fort étroit,
mais est, ainsi que l'espace interoculaire, profondément creusé
en gouttière , un peu rétréci en avant, et bordé de chaque côté
d'une haute carène arrondie, recourbée en dedans à son extrémité
postérieure ; c'est que son front continue, et sans s'incliner,
la gouttière dont nous venons de parler; c'est que les arêtes qui
prennent naissance aux angles antérieurs des orbites, convergent
fortement l'une vers l'autre , et s'arrêtent entre les orifices
des narines ; c'est que ceux-ci sont peu écartés l'un de
l'autre, et que le museau s'en éloigne par une pente rapide; c'est
que les cornes palpébrales sont proportionnellement plus longues
; c'est que son tympan se laisse difficilement apercevoir au
travers de la peau ; c'est enfin que toute la surface de son corps
est couverte de petits tubercules granuliformes.
Les narines sont ovales, l'espace qui les sépare est moitié
moindre que l'entre-deux des yeux. Le museau est arrondi et légèrement
convexe. Le tympan a en diamètre un tiers de moins que
celui de l'ouverture de l'oeil. La corne surciliaire est une pointe
aplatie sur trois faces, entièrement hérissée d'aspérités et dont
la longueur est au moins égale à celle de la fente des paupières.
La bouche n'est pas moins largement fendue que chez l'espèce
précédente. Les arrière-narines sont grandes , circulaires , l'espace
qui les sépare est coupé transversalement par une bande
de dents vomériennes interi'ompue au milieu. Les orifices des
trompes d'Eustachi sont fort petits. La langue est cordiforme et,
à sa droite et à sa gauche , chez les mâles, se trouve une fente
longitudinale par laquelle l'air entre dans un sac vocal, qui est
simple et tout à fait interne. Les 'membres présentent exactement
la même forme et le même développement que ceij.x du
Cératophrys à bouclier ; seulement les doigts et les orteils ont
PHANÉROGLOSSES RANIFOBMES. G. CÉRATOPHRYS. 2 . 4^9
leurs renflements sous-articulaires plus prononcés , et ofTrent en
outre de nombreux tubercules granuliformes ; il y a trois fortes
protubérances à la paume de la main. L'extrémité postérieure
du tronc est tout à fait comprimée ; de sorte que l'orifice anal
semble être surmonté d'une crête. Les tubercules du dessous du
corps sont très-fins, à peu près égaux, et en les examinant à la
loupe on s'aperçoit qu'il sont eux-mêmes hérissés de petites
pointes. Parmi ceux de la face supérieure du corps, qui en général
sont coniques et d'inégale grosseur, il y en a de chaque
côté du dos qui sont disposés en une série longitudinale ayant l'apparence
d'une petite crête. Celle-ci part du bord latéral externe
de la corne palpébrale, descend sur le haut de l'épaule par une
ligne légèrement rentrante , côtoie le dos en s'infléchissant un
peu en dedans, passe sur les reins en se cintrant au contraire en
dehors, puis gagne l'extrémité du tronc en se rapprochant de
plus en plus de sa congénère, à laquelle elle se réunit au-dessus
de l'orifice anal. Une autre petite crête, brisée en angle obtus,
s'étend en travers de la tête , depuis la pointe d'un prolongement
palpébral jusqu'à l'autre, 11 semble qu'il y en ait une aussi
le long de la ligne médiane du dessus de ce même prolongement
palpébral. Il existe un groupe peu serré de petits tubercules
coniques au centre de la surface de la paupière supérieure.
COLORATION. Le museau, le dessus de la tête et généralement
tout l'espace compris entre les deux petites crêtes tuberculeuses
de la face supérieure du corps présentent une teinte fauve, veinée
de brunâtre; le long et en dehors de chacune de ces crêtes,
il existe un feston brmi. La concavité du crâne offre une grande
tache subtriangulaire noire ; on en voit une petite de même
couleur et à peu près carrée sur le front. Une bande brune descend
perpendiculairement de l'angle antérieur de l'orbite sur le
bord de la bouche ; d'autres bandes brunes coupent les tempes
obliquement, et il y en a de transversales sur le dessus des
membres. Le ventre et quelquefois même toutes les régions
inférieures sont finement tachetées de noir, sur un fond jaunâtre.
DIMENSIONS. Cette espèce , à en juger d'après les individus que
les naturalistes ont pu observer jusqu'ici, ne semblerait pas
atteindre une taille plus considérable que nos Grenouilles
communes. Voici les principales dimensions d'un sujet de notre