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I.
6 9 2 BATRACIENS ANOURES.
supérieure office une petite échancrure à son milieu. Les mâles
ont sous la gorge, entre la peau et les muscles, un sac vocal dont
les deux ouvertures, qui sont longitudinales , donnent dans la
bouche, de chaque côté de la langue, le long du dernier tiers ou
du dernier quart de la longueur de la branche sous-moeiïllaire.
Ovales ou elliptiques, quelquefois réniformes, les parotides sont
situées sur le bord du dos en travers de l'épaule; les pores dont
elles sont percées sont nombreux, assez petits, mais néanmoins
bien distincts à la vue simple; elles n'ont jamais en longueur le
double de leur largeur.
Les membres antérieurs , couchés le long des flancs , n'atteignent
généralement pas l'extrémité du tronc ; les postérieurs,
portés en avant, dépassent le bout du museau, de la longueur du
quatrième orteil. Les doigts sont légèrement déprimés ; le premier
et le dernier sont un peu plus longs que le deuxième ; le
troisième l'est de près de la moitié. Leur face inférieure est granuleuse
, ainsi que la paume de la main , au milieu de laquelle il
•existe un tubercule sub-circulaire ou ovale , assez grand , mais
médiocrement renflé. Les orteils sont un peu plus aplatis que
les doigts, et comme ceux-ci granuleux en dessous; le deuxième
a le double de la longueur du premier, le troisième de celle du
second, et le quatrième de celle du troisième , le cinquième est
égal au troisième ; ils sont tous réunis par une membrane, les
trois derniers presque jusqu'à leur extrémité , le premier dans
la moitié de sa longueur et le quatrième dans le tiers seulement.
Il existe deux tubercules au talon : l'un est médioere et à peu
près circulaire, l'autre est très-gros et presque cylindrique. La
peau de la tête n'est que sur les carènes osseuses dont elle est relevée
et sur la grande gouttière qu'elle offre au milieu ; les autres
régions de cette partie du corps sont semées de granules assez
petits sur le museau et les joues , un peu plus gros et coniques
sur les paupières, particulièrement en arrière. De grosses pustules
, entremêlées de plus petites, sont éparses sur le dos. Des
tubercules coniques, pointus , généralement très-serrés , hérissent
les épaviles, les flancs et le dessus des membres ; sur ces
derniers , ils ont souvent l'apparence de petites épines. Toutes
les régions inférieures, sans exception , sont couvertes de trèspetits
granules parmi lesquels on en remarque de coniques;
c'est ordinairement à la poitrine et sous les cuisses qu'ils ofTrent
cette dernière forme.
PHANÉROGLOSSES UVJFONIFORMES. CL. CRAPAUD. 8. 690
COLORATION. Le dos ofl"re dans toute sa longueur une bande
médiane d'un blanc jaunâtre ou orangé , et il est, ainsi que les
flancs, irrégulièrement marqué de taches noirâtres, sur un fond
brun olive ; le dessus des membres présente le même mode de
coloration, à cette seule différence près, que les taches sont dilatées
en travers. Un brun jaunâtre règne sur la mâchoire supérieure,
l'inférieure est blanche. Le tympan est b run, la pupille
noire , cerclée de jaune, l'iris réticulé de noir et d'or. Toute&
les régions inférieures sont d'un blanc sale , lavé de jaune.
Ces couleurs, qui sont celles de l'animal vivant, perdent considérablement
de leur vivacité par suite du séjour des individus
dans la liqueur alcoolique.
DIMENSIONS. La taille de cette espèce est à peu près la même
qne celle de nos Crapauds communs des environs de Paris.
Té(e. Long. 3". Tro?ic. Long. 6" 5"'. Memb. anlér. Long. 5"
8"'. Memb. poster. Long. 10" 6"'.
PATRIE ET MOEURS. Cette espèce est originaire de l'Amérique
du Nord ; elle a été trouvée dans les Carolines , la Géorgie, les
Florides et l'Alabama. Nous en possédons quelques individus
que nous avons reçus de M. le major Leconte, et une trentaine
d'autres qui nous ont été donnés par M. Henry Delaroche fils ,
du Havre.
Ce Crapaud est timide et a des habitudes extrêmement paisibles
; durant le jour , il se tient caché dans quelque endroit obscur,
d'où il ne s'aventure à sortir qu'à l'approche de la nuit pour
se mettre en quête de sa proie, qui consiste en toutes sortes
d'Insectes. Il paraît qu'il ne les saisit que lorsqu'ils sont en vie ,
et qu'ils témoignent de cet état par des mouvements quelconques.
Catesby prétend qu'il recherche de préférence les Fourmis et
les Vers luisants, et qu'on l'a vu quelquefois, sans doute trompé
par l'apparence, se jeter sur de petits charbons ardents et les
avaler.
C'est au mois de mai que la présence des femelles est recher
chée par les individus de l'autre sexe : alors on peut les voir par
centaines dans les étangs et les marais , qu'ils quittent aussitôt
après y avoir déposé et fécondé les oeufs , poiw rester à terre
jusqu'à l'année suivante. Les mâles, à l'époque de leur réunion
avec les femelles , produisent un coassement très-bruyant ; mais
en tout autre tem[)s , ils sont silencieu.^ ; seulçinejit, lorsqu'ils
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