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épaisse, ceux-ci très-déprimée ; il en est dont le museau est
pointu, attendu que les côtés de la tête forment un angle plus ou
moins aigu, au lieu de décrire une ligne fortement arquée, dont la
partie la plus convexe correspond au museau, et les deux extrémités
à chacun des angles de la bouche, comme cela se voit particulièrement
chez les sujets à tête courte et aplatie ; tantôt le
chanfrein est un peu bombé, tantôt il est plat et même légèrement
creusé d'un sillon au milieu. Néanmoins, chez tous, le canihus
rostralis est bien prononcé.Chez les individus à museau court,
celui-ci s'abaisse brusquement en avant des narines ; chez ceux à
museau long, il se termine par une pente douce. Les yeux sont
saillants ; la largeur de leur intervalle est la même, ou est un
peu plus considérable que celle de la paupière supérieure, dont
la surface est parfaitement lisse. Le tympan est bien distinct, son
diamètre tantôt est égal à l'entre-deux des narines , tantôt beaucoup
moindre que cet espace internasal ; cette différence ne paraît
pas dépendre de celle des sexes. La bouche est grande et la
langue aussi ; celle-ci a une forme en coeur, étant légèrement rétrécie
en avant; élargie et un peu échancrée en arrière ; elle est lisse,
médiocrement épaisse et comme spongieuse. Les dents vomériennes
constituent deux rangs transversaux en arcs brisés, presque contigus
, situés immédiatement en arrière des narines , le long du
bord desquelles ils s'étendent plus ou moins de chaque côté ;
quelquefois pourtant ils dépassent à peine à droite et à gauche
l'entre-deux des ouvertures olfactives, qui sont ovalaires et un
peu moins grandes que celles des conduits gutturaux de l'oreille,
dont la forme est triangulaire.
Les sacs vocaux des individus mâles ne sont point apparents
au dehors : ils produisent bien un certain renflement de
chaque côté de la gorge, lorsque l'animal les gonfle; mais
n'ayant pas d'issues le long des bords de la bouche, ils ne peuvent
pas se dilater a l'extérieur, comme cela s'observe chez la
Grenouille verte commune et chez une autre espèce de Cystignathe,
que Daudin a nommée la Grenouille galonnée. C'est
par une fente longitudinale, et non par un simple trou, que
l'air pénètre dans ces sortes de vessies, fente qui n'est pas non
plus située , comme c'est le cas le plus ordinaire, sous l'aplomb
des trompes d'Eustachi, mais plus en avant, ou le long de la
dernière portion de la longueur de la branche sous-maxillaire.
Chez la plupart des Grenouilles, il existe, à l'extrémité de la
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P H A N É R O G L O S S E S RANIFORMES. G. CYSTIGNATHE. 1. 899
mâchoire inférieure en avant, soit deux échancrures triangulaires
, soit deux ou trois saillies plus oU moins développées ; ici, on
n'observe qu'une de ces dernières à laquelle correspond une cavité
creusée dans les os intermaxillaires. Cette espèce a les membres
bien développés : ceux de derrière ont ime longueur double
de celle du tronc proprement dit ; ceux de devant ont à peu près
la même étendue que les flancs ; ils présentent cette particularité
que chez les mâles, ils sont beaucoup plus gros qUe chez les femelles,
ce qui tient au développement considérable de leu.rs muscles.
Les membres antérieurs des individus mâles offrent en outre
le long et en dehors du second doigt deux gros tubercules dont
l'extrémité amincie est emboîtée dans un petit dé de corne analogue
à celui qui protège la portion terminale des orteils des Dactylèthres.
L'un de ces tubercules est la pointe mênie ou la phalangette
du pretniei- doigt ou du pouce , lequel, chez les Batraciens
anoures, est pfesque toujours enseveli sous la peau ;
l'autre est une saillie ou une sorte d'apophyse osseuse qui pretid
naissance sur le bord latéral interne dU métacarpien du second
doigt, os qui est ici très-fort, très-épais et très-large. Du reste,
les doigts dans les deux sexes sont cylindriques légèrement renflés
àu bout', et le dessous de chacune de leurs articulations ofïi-e
une petite protubéi-ânce arrondie ; il y a un gros tubercule
oblong à la base du second doigt, si l'on fait abstraction du
pouce , à cause de son état rudimentaire ; puis il y en a un autre
au moins aussi fort et cordiforme sous la portion basilaire des
dëux derniers doigts. Les orteils, qui sont longs et grêles , ont
aussi des renflements sous leurs articulations ; on distingue un
rudiment de membrane entre chacun d'eux tout à fait à leur
racine et un petit pli tout le long de leurs faces latérales. Le
premier os cunéiforme fait une saillie oblongue ; mais c'est le
seul tubercule que présente le métatarse. Un cordon glanduleux
règne de chaque côté du dos depuis l'orbite jusqu'à l'origine de
la cuisse; un autre, qui commence au même endroit, se dirige
vei-s l'épaule en suivant la courbure du tympan, âu - dessous
duquel on en voit un troisième se liant au second par son extrémité
postérieure, et touchant à l'angle de la bouche pai- son extrémité
antérieure ; enfin, il y en a un quatrième qui part aUssi du
même point pour s'avancer sur le flaiac, dont il parcourt toute la
ligne moyenne et longitudinale ; avec l'âge , celui-ci se divise en
plus ou moins de parties, lesquelles constituent autant de glandes
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