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I 1 8 REPTILITS BATRACIENS.
que plus haut (page 76) quelques-unes de ces différences
, et nous les ferons mieux connaître en parlant
des gènres.
2 " L 'OL FACTION , les NARINES et l'organe de l'odoration
sont, comme nous l'avons dit, très peu développés
dans les Batraciens (1). Chez la plupart, en efïet, il
n^y a pas de labyrinthe ethmoidal ou de fosses nasales
cloisonnées. Le double canal qui permet à l'air extérieur
de s'introduire dans la bouche, et par suite dans
les poumons , n'est pour ainsi dire qu'un simple pertuis
qui perce presque verticalement, à droite et à gauche
, le bout du museau derrière la lèvre supérieure ,
pour venir aboutir dans la partie antérieure du palais ,
presque au-dessus de l'attache de la langue, en avant
dans les Grenouilles. Cependant cet orifice externe des
narines est garni d'un petit appareil cartilagineux et
de muscles qui ont été décrits par M. Dugès (2); il
représente une sorte de soupape mobile qui s'élève
pour ouvrir, et qui s'abaisse pour clore l'entrée de
ce canal dont le mécanisme s'aperçoit quand on examine
pendant quelque temps le bout du museau, et
que l'on voit surtout se fermer brusquement lorsque
l'animal entre dans l'eau, ou quand il a le corps immergé.
Par la dissection, on trouve dans l'épaisseur du museau
, entre le palais et la peau de la face, une petite
cavité, une cupule arrondie ou ovale, enduite d'une
membrane muqueuse, lâche, colorée, dans l'épaisseur
de laquelle on a pu suivre quelques-unes des distri-
(1) Voye z les explications que nous en ayons données , tom. I ,
Îâg. 82 ¿87.
(a) Afit. DécÈs , lot, cii^ ^ li^ pa§. l aS.
ORGANES DES SENS, ODORAT. I I ( J
butions des nerfs olfactifs. Du côté de la bouche, la
membrane muqueuse palatine, qui est percée , parait
également douée de la faculté de se resserrer pour en
clore l'orifice.
Comme les Batraciens respirent rarement, et que,
dans tous les cas, chez eux, l'organe de l'odorat n'est
pas destiné à procurer la connaissance anticipée ou
l'avant-goùt préalable de la proie , que ces animaux découvrent
plutôt par la vue que par les émanations qui
s'en dégagent, et que d'ailleurs ils l'avalent trop rapidement
; la nature a très-peu développé cet instrument,
qui semble même s'oblitérer ou plutôt se transformer
en une sorte d'organe du goût dans les Protéoïdes
tels que le Protée Anguillard et la Sirène , vivant
habituellement dans l'eau, où ils respirent, à la manière
des Poissons, avec des branchies persistantes.
Dans ces dernières espèces les narines ne livrent même
plus passage à l'air, et elles ne communiquent pas
avec la bouche ; car, ainsi que nous le ferons mieux
connaître par la suite, en traitant de la respiration,
les poumons reçoivent et expulsent l'air directement,
constamment et uniquement par la bouche.
3° La L A N G U E et l'organe du goût sont, chez les Batraciens,
très-peu propres à percevoir la sensation des
saveurs. Ce n'est pas que la surface de la langue soit
sèche, cornée ou hérissée de dents comme dans beaucoup
de Poissons; au contraire , elle est molle et visqueuse
, le mucus gluant dont elle est couverte , pourrait
même arrêter, faire séjourner ou prolonger le
contact des matières sapides, mais nous verrons que
presque toutes les espèces avalent leur proie sans la
diviser, et que chez le plus grand nombre elle est rapidement
entraînée tout d'une pièce dans l'oesophage
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