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3 4 0 BATRACIENS ANOURES.
de l'ouverture de l'oeil. La langue est grande, une fois plus
longue que large, offrant de chaque côté, à son bord poste'rieur
un lobe étroit, arrondi et aminci à sa pointe cet organe est
comme spongieux, lisse et clair-semé de très-petites papilles
lentilliformes. Les dents qui arment le vomer sont disposées
sur deux rangées formant un grand et fort chevron, dont le sommet,
un peu ouvert, est dirigé en arrière.
Le bout de la mâchoire inférieure présente trois petites saillies
auxquelles correspondent trois cavités creusées dans le bord de
la mâchoire d'en haut. Les orifices internes des narines sont situés,
l'un à droite, l'autre à gauche de la base du chevron des
dents vomériennes ; les trompes d'Eustachi ont leur ouverture
un peu plus grande que celle des narines internes.
11 existe des deux côtés, près de l'angle de la bouche, le long
du bord inférieur de la branche sous-maxillaire, une fènte qui
donne issue à cette petite vessie sphérique, à l'aide de laquelle
les individus mâles , qui en sont seuls pourvus, produisent des
sons variables, suivant les espèces auxquelles ils appartiennent,
en faisant vibrer dans cette sorte d'instrument l'air qu'ils y ont
introduit par un orifice situé dans l'intérieur de la bouche au
point opposé à celui de la fente dont nous venons de parler.
La peau, qui enveloppe le corps de cette Grenouille, est en
grande partie parfaitement lisse ; on n'observe effectivement ni
verrues ni saillies longitudinales soit sur le dos, soit sur les régions
qui avoisinent l'oreille. Mais, de même que chez les Oxyglosses,
on remarque un grand nombre de très-petites glandules
disposées par lignes assez régulières ; une de ces lignes forme un
collier en travers du cou, et se prolonge à droite et à gauche le
long de chaque flanc, après avoir contourné l'épaule; une autre
suit tout le pourtour de la région abdominale ; puis on en voit
encore une de chaque côté du bassin. Ces glandules, nous devons
le dire, ne sont pas également bien développées chez tous
les individus ; aussi a-t-on quelquefois besoin de se servir de la
loupe pour les apercevoir. Il est rare que la gorge n'offre pas
des inégalités qui la rendent comme affectée de petites pustules
légèrement aplaties.
Les viscères de cette Grenouille , comparés à ceux de l'espèce
commune, ne présentent rien de particulier.
COLORATION. Un brun chocolat plus ou moins foncé, parfois
lavé de bleuâtre, est la seule teinte qui règne sur les parties
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PHANÉROGLOSSES RANlfORMES, G. GRENOUILLE. I. 841
supérieures du corps des individus adultes , dont les régions inférieures
sont ou entièrement blanches, ou marbrées de brimâtre.
Tantôt la face postérieure des cuisses est semée de points ou de
taches blanches, sur un fond semblable à celui du dos; tantôt
elle est d'un brun noir, avec deux ou trois rubans blanchâtres ,
bien nettement tracés chez les jeunes ; déchiquetés, ou à bords
flexueux chez les sujets plus âgés. En général, les lignes de glandules
qui parcourent certaines parties du corps sont noires. Les
très-jeunes individus présentent de grandes marbrures brunes ,
sur un fond grisâtre. De la différence qui existe entre le mode de
coloration des parties supérieures et celui des régions inférieures,
il résulte que les mains et les pieds ont une moitié brune et
l'autre blanche.
Il y a des individus dont la partie supérieure du corps est ornée
d'une bande jaune plus ou moins élargie, s'étendant depuis
le bout du museau jusqu'à l'extrémité postérieure du tronc,
bande qui devient blanchâti^e après la mor t , ou bien qui disparaît
même tout à fait.
DIMENSIONS. Teie. Long. 4 " . Tronc. Long. 8" 3"'. Memhr. anièr.
Long. 6" 8"'. Membr. postér. Long. i6".
PATRIE. Cette espèce de Grenouille est originaire des Indes
orientales ; nous en possédons des exemplaires recueillis au Bengale
par M. Duvaucel, à Pondichéry par Leschenault. L'estoiuac
des sujets que nous avons ouverts renfermait des débris d'herbes,
des insectes aquatiques , des petits mollusques et des vers , etc.
Observations. Daudin, à l'article de sa Rana grunniens^ nous
apprend que cette espèce est fondée sur l'examen par lui fait de
deux grosses Grenouilles du Muséum d'histoire naturelle de Paris,
dont il décrit le mode de coloration de la manière suivante :
« L'une est entièrement d'un bleu brunâtre un peu ardoisé en
dessus et blanche en dessous, avec un trait jaunâtre derrière
chaque oeil (i); l'autre est d'un marron rougeâtre en dessus,
blanchâtre nuancé de châtain en dessous, avec plusieurs petits
traits jaunâtres, courts et allongés derrière chaque oeil. » Or,
comme ces deux Grenouilles existent encore aujourd'hui dans
notre établissement, nous avons pu les comparer avec soin, ce
(I) Ce trait jàuflâire ti'exîsleréellemetit pas chei l'individu dont parle
Daudin ( de qu'il a pris poui* tel est \im écorchui'e longitudinale d«
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