
quer que les Légumineuses ne se trouvent jamais dans les
gr*ttes, rarement dans les forêts très-ombragées, et paraissent
au nombre des végétaux qui ont le plus besoin de la lumière
solaire ; au contraire on trouve en général les Légumineuses
qui naissent spontanément dans lés lieux exposés au
soleil, sablonneux , pierreux , ou de' terre franche. Âiissi
remarque-t-on dans les jardins qu’elleS ne prospèrent point
dans léi lieux ombragé^ 5°. aucune espèce de cette famille
n’est ni parasite, ni même fausse-parasite.
.. C’est probablement à la nature de.pes stations qui sont favorables
à la plupart des végétaux ,, et aussi sans doute à leur
propre organisation, qu’il faut rapporter un autre fait, c’est
que les - Légumineuses*, à l’état de natu re, sont rarement
sociales : je ne sache pas qu’il existe* n u llé pm de§ forêts dont
l ’essence soit d ’un arbre légumineux^ et parmiies herbes ce
n ’est que par des soins soutenus que l’homme est.pàrvêhu5?
en former des prairies qu’on a par ce motif nommées artificielles.
Quelques arbrisseaux seulement, tèls que
et certains Genets, offrent dés exemples %e Légumineuses
sociales: Je note ce fait de la dispersion habituelle des Légumineuses,
parce qu’il semblerait que la grosseur de leurs
graines et l’absence habituelle d ’ailes ou d’aigrettes devroient
favoriser la naissance des individus les uns à côté dès autres .
C’est pourquoi j ’attribue essentiellement ce phénomène à éê
que lesLégumineuses vivent dans des terrains qui conviennent
presque également à tous lés végétaux. De ce que les Légumineuses
livrées à elle-même vivent rarement à l’état social,
on peut conclure avec assez de vraisemblance que le rapprochement
des individus de la même espèce nuit à leur végétation
réciproque ; c’est ce que j ’ai vu confirmé d’une manière
piqùaiite^par des expériences d’agriculture, qui tendaient a
prouver (pièd'e produit total d’un pré de Luzerne (plantée et
n o n iem ^ 'a lô i t en ad|fflfentant â mesure qu’on diminuoit
(dans léllimites raisonna#^' le- noiflbre des individus sur
un espace donné’fd e sorte que chaque pied gagnoit en force
lorsqu’il éfôit plü#solét|tgagnpit assez pour compenser avec
p ro fita diminution du nombre des individus. La vigueur des
plantés isolées dé^Luzerne, d’Esparcette ou de Trèfle, qu’on
rencontre dans les prairies de Graminées £tient à la même
causé. Il est SfficUfede ne pas croire que si lei pieds de Lé-
gumfceuses se nuisent par hmr rapprochement, c’est qu’ils
absorbent chacun une5 assez grande quantité de nourriture :
la vigueur Ordinaire de leur feuillage ,\et la grosseur de leurs
graines, confirment cettéiopinion.
Mtis, d’un autre côté, il n’est pas douteux que les Légumi-
t ie iÉ B bien loin d’effriter les terreins où elles croissent, ten-
J dent à les améliorer, soit qu’on les enfouisse dans le terrain,
commé onde fait kmvent pour le Lupin, soit que le sol profite
de leurs débris:ou dé leurs excrétions, comme cela paroît
être le Qabpomr les Trèfles* les Luzernes, lés Esparcettes ,«te.
Cette* amélioration des terreins par la végétation des Légumineuses
ne së? borne pas aux espèces babituellement cultivées
^mais toutesfcelles dont l ’histoire a été étudiée sous ce
point de vue présentent un phénomène analogue : tels sont
les Vesces, lès Gesses et! même l ’Ajonc ou Ulex Europoeus,
qu’on cultive en Normandie sous le nom de Fignaux, comme
plante améliorante.
Pour n ’ajouter qu’un seul exemple, mais des plus instruc-
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