
des Hédyarées, on a voit pu y réunir des plantes de' caractères
fort disparates; mais dès qu’on a commencé à mettre
de l ’ordre dans cet assemblage incohérent, il va été nécessaire
de multiplier lés genres, afin d’être conséquent'àvec la valeur
donnée aux caractères déjà établis. Ainsi M, Desvaux a
proposé, et j ’ai adopté l ’établissement du genre U raria, qui
est principalement caractérisé par son calice-, dont les cinq
lanières sont divisées jtfsque très-près de la base , et qui a
un fruit dont les articles sont pliés les uns sur les antres, et
empilés dans le calice, comme dans le Lourea et le Sm ithia .
Quelques espèces «des parties les plus chaudes de l ’Amérique
ressemblent k Y Uraria par le calice à cinq lanières profondes
et barbues, mais s’en distinguent par leur fruit droit
et saillant hors du calice | elles diffèrent donc de VWraria',
comme le Lourea du l^esmodmm, comme , le Sftiïtfiia. A&
VÆschÿnornene, et il est impossible de joe pas les considérer
comme un genre particulier.
J’avois donné à ce genre le nom de P e rro tte tia , pour rappeler
celui de M. Perrotet, jardinier-botaniste très-instruit ,
q u ia fart partie de l’expédition du capitaine Philibert, et
en a rapporté un grand nombre d’objets nouveaux, qui en a
en particulier rapporté l ’une des espèces de ce; genre, <èt qui ,
reparti de nouveau pour l’Amérique, ne manquera pas sans
doute d’ajouter de nouveaux services à ceux qu’il a déjà
rendus à la science de la Botanique, et à la naturalisation des
végétaux étrangers. Mais au moment même où je le publiois,
M. Kunth a eu la même idée, et a fait connoître sous ce nom
un genre entièrement différent. Ne voulant pas contribuer à
établir quelque confusion de nomenclature , j ’abandonne le
nom que j ’avois proposé, et je donne à Ce genre, dont une
espèce est originaire des Antilles, le nom de N ico lson ia , en
l ’honneur de Nicolson, auteur de l’Essai sur l’Histoire naturelle
de Saint-Domingue.
Le N ico h on ia est parfaitement intermédiaire entre VU-
raria, dont ij a le calice, et le Desrnodium, dont il a le fruit.
Ce genre offre un calice souvent plus long que la corolle,
divisé; jusques à la base en cinq lanières lancéolées, un peu
en alêne, barbues, presque égales entre clics. La corolle est
papilipnaeée, et les étamines diadelph.es, à la manière ordi-s
nàire de: la famille. Le fruit est une gdusse droite, saillante,
comprimée , composée de plusieurs articles monospermes ,
demi-orbiculaires, à suture supérieure droite je t l’inférieure
convexe.
■ Les espèces dé ce genre sont des herbes vivaces, ou peut-
être de très-petits sous-arbrisseaux ; leurs tiges sont droites,
cylindriques',*, rameuses ; leurs feuilles ailées à une paire de
folioles, avec une foliole,.impaire , terminale, distante des
deux latérales. Cesifolioles sont de forme ovale ou oblongue \
et munies de stipêlles. Les stipules sont un peu scarieuses,
distinctes du pétiole. Les bractées leur ressemblent, mais sont
plus larges ; jes grappes sont terminales, serrées, et forment
une sorte de panicule touffue; les pédicelles naissent deux à
deux de l ’aisselle des bractées ; les fleurs sont petites, bleues,
ou purpurines.
Les espèces que je rapporte à ce genre sont les suivantes:
. ï Q.- Nicolsonia barbata.
Cette plante est Hedysarum barbatum de Linné et de
Swartz. Elle croît à la Jamaïque et à Saint-Domingue.
4o