
OBSERVATION S
L ’entrée de Taypa en venant de la mer, est à une
bonne ïieue de Macao, et sa sortie du côté de la
Ville n en est qu’à Une petite demi-lieue.
^ Le mouillage dans Taypa est fond de vase; un
bâtiment qui ne tire pas trop d’eau y est bien : on
trouve à l’extrémité de ce port un endroit où l’on
peut faire de l’eau. II y a aussi dans la partie occidentale
de Taypa, un petit port nommé Lark’s bay
par les Anglois, mais il est peu profond et ne convient
qu’à de très - petits navires ; il est d’ailleurs
peu sûr et nullement à l’abri des voleurs ou des
pirates.
Macao étoit autrefois très - florissant , et son
commerce étoit considérable ; mais depuis que les
Portugais ne fréquentent plus le Japon , cette ville
est totalement déchue de son ancienne splendeur..
Le commerce actuel est médiocre : un seul navire
part chaque année pour Goa ; on en expédie un
autre pour Timor, un ou deux pour le Bengale %
autant pour Manille , et trois ou quatre pour la
Cochinchine. Le commerce de Màeao en Europe
se réduit à un ou deux navires expédies de Lisbonne
avec du tabac du Brésil, dont les Chinois
font une grande consommation. Ces bâtimens char-*
gent en retour diverses marchandises de la Chine,
Les droits prélevés sur les marchandises sont de
dix pour cent, et servent à payer le gouverneur,
tes officiers publics et fa troupe. Les habitans
riches font des armemens ou prêtent leur argent à
la grosse; ceux qui sont pauvres s’embarquent et
font des voyages afin de gagner quelque chose
pour subsister pendant le temps qu’ils ne sont pas
à la mer.
Toutes les boutiques sont tenues par des Chinois
: ce sont eux aussi qui exercent exclusivement
toutes les espèces de professions ; car les Portugais
se croiroient déshonorés s’ils faisoient un métier
quelconque.
Le gouvernement est mixte à Macao ; les Portugais
et les Chinois y commandent à-la-fois.
Lorsque ces derniers ont quelques affaires, avec
les habitans , et qu’ils ne peuvent arriver au but'
de leurs demandes, assez souvent très-déraisonnables
, ils arrêtent les vivres ; on est obligé alors
de composer avec eux, et tout s’arrange avec de
l’argent, moyen qui plaît infiniment aux mandarins.
C’est le gouverneur de la ville de Hiang-chan
qui a l’inspection sur les Chinois de Macao. Lorsqu’il
vient dans cette ville, on arbore le pavillon sur
fe fort, et on le salue de trois coups de canon.
La place de gouverneur à Macao est très-difficile
à remplir, aussi le gouvernement de Goa n’y
envoie ordinairement que des hommes sages et
prudens. Don Lemos , qui occupait cette place en
178 5 , a inquiété les François , mais ses successeurs
les ont bien traités, particulièrement don