
d o 8 o b s e r v a t i o n s
s’étend depuis le dix-huitième degré nord jusque
par le quarante-unième ( environ 575 lieues ) ; mais
en générai elle est plus chaude que froide. Les
vents des moussons, qui changent annuellement à
des temps marques , produisent la chaleur ou Îe
froid ; e t , suivant que ces vents soufflent plus ou
ipoins de ïa partie du nord et du nord-est , ou de
ia partie du sud et du sud-ouest , la température est
plus ou moins froide, ou plus ou moins chaude.
Les vents font presque le tour du compas pendant
f année ; ils soufflent du nord et du nord-est
en octobre, novembre, décembre, janvier, février
et mars; de l’est et du sud-est en avril et mai ; du
sud et du sud-ouest en juin et juillet ; repassent
ensuite k l’est par le sud en août et septembre, et
reviennent enfin en octobre au même rumb d’où
ils étoient partis.
Les vents du nord et du nord-est qui viennent
du fond de la Tartarie et passent par dessus des
montagnes couvertes de neiges, sont nécessairement
piquans et froids: Ceux du large , de Fest
et du sud-est, sont frais ; ceux du sud et du sud-
ouest sont chauds ; mais ceux de l’ouest, qui
sont foibles, occasionnent de fortes chaleurs.
Ces vents qui, comme on doit le croire, ne commencent
pas toujours à une époque fixe , se font
sentir tantôt plutôt, tantôt plus tard, ou changent
même quelquefois totalement de direction ; mais
cela n’a lieu qu’à la suite d’un orage, et ils reprennent
bientôt leur cours ordinaire.
Les mois les plus froids sont novembre , décembre
et janvier ; les mois les plus chauds sont
juillet, août et septembre. Le froid et la chaleur
sont plus considérables k Quanton qu’k Macao.
A Quanton, qui est par vingt-trois degrés huit
minutes nord , le thermomètre de Réaumur descend
en hiver jusqu’à un et deux degrés au-dessous
de zéro. J’ai vu dans cette ville de fa glace de
l’épaisseur d’une piastre, mais je n’ai jamais vu
tomber de la neige. A Macao il ne gèle point,
et le thermomètre ne va pas plus bas que quatre
degrés et demi ou quatre degrés au-dessus de
zéro.
La chaleur est très-forte k Quanton. M. de
Grammont, qui y a résidé pendant l’été , m’a dit
que son thermomètre s’ëtoit élevé k vingt-neuf et
trente degrés au-dessus de la glace ; ce qui donne
une différence de trente à trente-deux degrés entre
le plus grand froid et 1a plus grande chaleur. Cette
différence est moindre à Macao , et ne va qu’k
vingt et vingt-deux dègrés ; ce qui n’est pas étonnant,
la chaleur étant modifiée par les vents rafraî-
chissans qui viennent de la pleine mer.
Les vents en générai influent beaucoup sur
l’atmosphère ; le temps est sec avec ceux du nord,
mou et humide avec ceux du sud,, et beau avec
Sï