dans une maison de prêt; il donne son nom, ou
le tait, si son crédit, sa place ou des raisons particulières
ie forcent k demeurer inconnu. LesTang-
pan meme sont plus ou moins renommés, suivant
leur discrétion ; cependant lorsqu’ils ont quelques
soupçons sur: les personnes qui leur apportent des
effets, iis les font suivre, ils épient leurs mouve-
mens, et s’informent de leur état et de leur demeure
, pour les déclarer dans foceasion au chef
de ia police ; mais cette surveillance n’a pas toujours
lieu, parce qu’elle peut nuire aux intérêts des
prêteurs.
Le Tang-pan après avoir estimé l’objet qü’on
lui présente , et prêté dessus une somme qui est
ordinairement le tiers de la valeur-, délivre à l’emprunteur
un billet numéroté, dans lequel il spécifie
leffet mis en gage, l’estimation qu’il en a faite;
1 argent qu’il a donné , le taux de l’intérêt’ et le
terme de 1 engagement. Quand le porteur vient
reprendre son effet, il représente le billet et paie
Iargent avec l’intérêt; ou bien, si cela convient
aux deux parties, on balance le compte sur l’é's-
timation deja faite de l’effet mis en dépôt. En recevant
le billet numéroté , le prêteur sür gages
n examine pas si la personne qui le rapporte est ,
ou non, la même que celle à laquelle il l’a délivré,
parce que souvent celle qui a fait le dépôt
ne veut pas se représenter , ou bien parce qu’elle
SUR LES CHINOI S . 12 5
a cédé son titre k quelqu’un de ses créanciers. Si
le gage n’est, point retiré k F expiration du terme
fixé par la convention , l’effet reste entre les mains
du Tang-pan , et le propriétaire perd tous ses
droits.
On voit dans les faubourgs de Quanton une
rue garnie de boutiques remplies de toutes sortes
de vêtemens : ces boutiques sont des Tang-pan
où les Chinois vont engager ou louer des habits.
Les Tang-pan renommés ne sont pas ordinairement
sur la rue , l’enseigne indique seulement
la maison, dont les appartemens sont sur le derrière
, de manière qüe ceux qui sont obligés d’avoir
recours aux prêteurs sur gages , ne craignent pas
d’être vus ou, d’être reconnus en entrant ou en
sortant.
L’intérêt de l’argent étant très-élevé k la Chine,
il n’est pas étonnant d’y voir des particuliers qui
doivent des,, sommes considérables ; mais il faut
remarquer aussi que, par le même motif, les parties
s’arrangent facilement. La loi empêche d’ailleurs
qu’on ne confonde les intérêts avec le capital, qui
reste toujours distinct. Quant aux intérêts , leur
quotité ne change pas quelle que soit l’ancienneté
de la dette, et le créancier qui voudroit stipuler
d’autres conditions, seroit puni.
Les accusations pour dettes étant réputées
infamantes , les parens et les amis offrent leur