14° OBSERVAT IONS
as cle hauteur en hauteur ; il n’y avoit point de comas
munication, on éievoit des jalons pour se reeon-
as noître , et l’on donnoit des noms aux lieux à
as mesure qu’on alloit en avant. Comment sup-
a> poser qu’on ait pu parcourir ainsi les neuf proas
vinces dont il est fait mention dans le Yu-kong,
as et comment croire à la description et à la fertilité
as de plusieurs provinces qui n’ont été défrichées
as que long-temps après î La carte géographique de
as la Chine, telle qu’elle est rapportée dans le Yu-
as kong , auroit demandé beaucoup d’années pour
as être dressée, et l’on sait que Yu nefut occupé,,
as pendant treize ans , qu’à abattre des bois , à don-
as ner la chasse aux bêtes féroces, à faire défricher
as les terres , enfin , à enseigner ia culture et l’art
as de préparer les aiimens. s>
Les réflexions du P. Ko ne donnent pas une
haute idée de la situation de la Chine dans ces temps
anciens ; mais ce qui confirmé son jugement, c’est
que les monumens gardent absolument le silence
sur la géographie de ce pays , postérieurement au
règne de Yao, pendant les quatre cents ans que
subsista la dynastie des Hia ^ et pendant les six cents
ans de celle des Chang. Sans doute s’il avoit joui
pendant cette période d’une certaine prospérité ,
il en resteroit encore quelque vestige ou quelque
tradition authentique ; il paroît au contraire que ia
Chine étoit alors bien loin de cet état heureux que
SUR LES C H I N O I S . I ^ î
certains auteurs lui Ont gratuitement supposé,
puisque les missionnaires (a) avouent eux-mêmes
que les bois et les pâturages ne disparurent qu’au
commencement de la troisième dynastie, après l’an
1 122 avant J. C. A ces raisons on peut en ajouter
d’autres. * .
II n’est parlé d’aucune ville sous Yao, ce qui
est étonnant pour un empire représenté comme
florissant. La fondation de la plupart de celles qui
existent, est postérieure au temps des Tsin, vers
fan 250 avant J. C. ; on n’en comptoit que fort peu
auparavant, et ce ne fut que 206 ans avant J. C . ,
qu’on vit les principales étendre leurs enceintes.
La capitale , au commencement de la troisième
dynastie, en 1122 avant J. C. , n’étoit composée
que des gens de l’empereur , des ouvriers nécessaires
et de quelques marchands.
A la même époque, lors de l’expédition de Vou-
vang, la plupart des provinces et celle du Chen-sy
elle-même , étoient en partie occupées par des barbares,
qui, après avoir aidé ce prince dans ses conquêtes
, continuèrent leurs courses , et forcèrent
même, en 770 avant J. C . , l’empereur Ping-vang
à quitter Sy-gan-fou pour se retirer à Lo-ye dans
le Honan. Dans une disette arrivée en 14.0.1, c’est-
à-dire, neuf cents ans après Yao , l’empereur et.sá¡