
mais H né faut qu’un instant pour Voir combien
ces états sont peu en proportion les uns avec les
autres.
La population du Petchely, suivant les Anglois,
est plus grande que celle du Kiang-nan, tandis
que, selon les états de 1743 et de 176 1 , elle est
plus petite ; je m’en rapporterois de préférence à.
ces derniers, puisque le Petchely est moitié moins
grand que le Kiang-nan , que le. terrain d’ailleurs
y est mauvais, au lieu que la seconde province est
plus fertile et qu’elle a beaucoup de manufactures :
ainsi la note d’après laquelle on a assigné trente-
huit millions au Petchely et seulement trente-deux
au Kiang-nan, ne peut être que fautive. Mais si
le P. Allerstain a suivi une proportion plus juste
dans leur population respective, est-il possible de
supposer, comme il le fait, quarante-cinq millions
d’habitans dans une province aussi petite que le
K ian g -nan , et dont la partie méridionale est
remplie de montagnes ! Le Kiang-nan contient dix
mille lieues carrées, et la France (a) trente mille.
Si l’on regarde que la population étoit considérable
en France en 1789, comment pourra-t-on
accorder à un pays trois fois plus petit, un nombre
d’habitans presque double !
Je ne m’arrêterai pas k discuter le dénombrement
(a) Avant la révolution.
de chaque province en particulier ; ce quil est
essentiel de prouver , c’est que ces denombremens
sont exagérés.
Les missionnaires , dans leurs calculs sur la
population , se sont servis du nombre cinq pour
multiplier les familles. Ce terme est trop fort, et
il eût fallu en prendre un moyen, pour éviter de
tomber dans des erreurs inevitables avec une telle
base.
D’après d’Expilly et Mésance, le produit moyen
-des mariages en France est de trois et quatre
enfans, quoique la durée du mariage en puisse
donner quatre ou cinq'fois davantage. Un auteur
plus récent établit 5 Pour terme moyen,
en multipliant le rapport des naissances avec les
morts, par le rapport des naissances avec les mariages.
Mais si l’on multiplie les mariages par cinq ,
le résultat surpassera le nombre des naissances :
ainsi ce terme est trop fort. En balançant le nombre
des morts avec celui des naissances, on trouvera
que le rapport des naissances aux mariages est de
^ _Z_; mais ce terme, quoique plus modéré, ne
peut être exact, puisque les naissances n’appartiennent
pas toutes aux mariages contractés dans
l’année, et que les morts proviennent r en outre,
tant de la naissance de l’année que des naissances
des années antérieures ; en un mot, pour tout ce
qui regarde la population, un simple relevé est