
laquelle le commerce est forcé et purement artificiel
; son génie et sa position ne peuvent fui faire
obtenir des succès égaux a ceux des Anglois et
des HoIIandois, beaucoup plus habiles en fait de
négoce et de marine.
Que l’on considère le caractère des habitans de
Mnde , la distance des lieux et la nature du commerce
, ia nécessité d’une compagnie exclusive,
et i’avantage de réunir dans ies mêmes mains , le
commerce , ie pouvoir politique et les revenus ,
sont si évidens et tellement prouvés par l’expérience
des autres nations, qu’il n’en faut pas chercher
d’autres preuves (a).
En supposant que le meilleur moyen de faire
ie commerce ne soit pas celui de le faire par compagnie
, il faudroit cependant l’employer, par Cela
même que les autres nations l’emploient, et que
des particuliers sans fonds considérables, et sans
liaisons entre eux, ne pourroient balancer le crédit
et la puissance d’un corps étroitement uni dans
toutes ses parties.
L’egalité de force et d’union est nécessaire dans
ie commerce pour pouvoir trafiquer avec un avantage
égal, de nation à nation; par conséquent le
contraire, qui résulte naturellement du commerce
^ r*SC ^ngl‘sh government, £>y
SUR LES CHINOIS. 22 1
Ijbre, doit nécessairement donner naissance à des
pertes inévitables et sans nombre ; mais en établissant
des compagnies, le gouvernement, comme le
dit avec raison Postlethwait, doit veiller sur leur
conduite et sur leur commerce ; or : si nous voyons
par expérience que 1e gouvernement n’y réussit
pas toujours , comment pourra-t-il avoir jes yeux
constamment ouverts sur un grand nombre de
particuliers isolés , qui ne voient ■ dans la liberté
du commerce que la faculté de faire ce qu’ils
veulent, et non celle de s’unir avec tous les marchands
, pour concourir tous ensemble à l’agrandissement
du commerce générai !
Le vrai négociant est celui qui ne perd pas de
vue l’utilité publique , et qui cherche à enrichir
sa patrie par ses entreprises ; mais malheureusement
ce n’est pas là ce qui anime celui qui
se livre à des spéculations de commerce; le seul
motif, .suivant. Smith , qui détermine le capitaliste
dans l’emploi de ses fonds, c’est son propre profit ;
il ne considère nullement le bénéfice de son pays.
Le commerçant, dit Ferrières, n’est point touché
des intérêts de sa nation , il ne faut qu’ouvrir les
yeux pour s’en convaincre.
A ces réflexions on peut ajouter que la concurrence
nuisant au débit des objets d’Europe
dans l’Inde, et haussant le prix de celles qu’on
y achète , les armateurs particuliers ont plus à