avoient bonne mine , un air courageux , et je
suis persuadé qu’on en pourroit faire de très-bons
soldats.
L ’accoutrement des troupes Chinoises n’est pas
propre à leur donner un air martial. Que penser,
en effet, de soldats qui, comme le dit avec raison
M. Barrow , se servent d’éventails l J’ai vu moi-
meme des soldats en faction et rangés en ligne,
tenir leur fusil d’une main et un parapluie de
I autre. D’ailleurs l’usage qui les oblige à se mettre
à genoux devant les mandarins , ne doit pas leur
inspirer des sentimens très-élevés ( n.° 21 ). Il est
vrai que cet usage est si ancien et si général,
qu’il devient moins répugnant pour le soldat; cependant
il établit une trop grande différence entre
un homme et un autre, et cette différence avilit.
La subordination est nécessaire, mais elle ne demande
pas la dégradation.
Les troupes Chinoises sont bonnes dans une
revue, mais peu propres dans une affaire ; elles
lont prouvé dans leurs guerres avec les Tartares :
ceux-ci en font si peu de cas, qu’ils disent en proverbe
, que le hennissement d’un cheval Tartare met
en fuite toute la cavalerie Chinoise.
Les Tartares ne se servent ordinairement que
d arcs et de flèches : leur cavalerie est prompte et
légère ; elle donne vivement au premier choc ,
mais elle n est pas en état de soutenir long-temps
» q u an d elle est chargée en bon ordre et poussée
M vigOoureusement.
|» L En général, si les troupes Chinoises et Tartares
Ipont réussi dans les guerres qu’elles ont eues avec
¡mleurs voisins , c’est qu’elles n’avoient à se battre
iq u e contre des gens peu aguerris et beaucoup
® moins nombreux qu’elles ; encore ont-elles été
»souvent vaincues. En un mot, des soldats de cette
IIP'
»nation opposés à des soldats Européens, ne tien-
Kdroient pas long-temps.
Ht M.«>"1: ^ 'r-ïfiW i
FOR T I F I C A TION,
L és Chinois imitent les peuples de l’antiquité
■ dans la manière de fortifier les villes ; ils les en-
Ktourent de murailles le plus souvent unies , mais
»quelquefois flanquées de tours carrées et entourées
Kde fossés ( a). N’ayant pas à craindre des ennemis
Kplus habiles qu’eux dans l’art de la défense et de
K l attaque des places, ils se contentent de simples
■remparts, et ne se doutent nullement qu’ils seroient
■ insufRsans contre des forces plus redoutables. Peu
■verses dans l’emploi de l’artillerie, quoiqu’ils aient
■depuis long-temps la connoissance du canon, ils
Ken font peu d usage pour la défense des places; et
Ksils s en servoient dans certaines forteresses, les
Kmurs en sont si mal construits, qu’ils s’écrouleroient
(a) Je n’ai vu qu’une seule viiie sans murailles.