
j 4 6 o b s e r v a t i o n s
Êiit voir que ies proportions pour la culture sont
à-peu-près les mêmes à la Chine qu’en France.
Mais quant à la question de savoir si le produit
des terres cultivées suffit à la nourriture des habitons
de la Chine, ce que j’ai dit à ce sujet à l’article
de la Population peut donner la réponse.
Fait-on des éleves en bestiaux, en chevaux! Y a-t-il
des pâturages pour les nourrir! Quelle est la maniéré
de nourrir ces animaux pendant l ’année !
J’ai déjà dit que les bestiaux n’étoient pas abon-
„dans à la Chine ; ce n’est que dans les provinces
septentrionales que nous en vîmes un plus grand
nombre, ainsi que de chèvres et de moutons. Cette
dernière espèce est très-rare dans les parties du
sud , et même on ne l’y trouve pas.
Les bestiaux se nourrissent de paille ou d’herbè
qu’ils trouvent dans les prairies naturelles et dans
ies lieux incultes. Les chevaux mangent de la
paille hachée et mêlée avec des feves. L avoine n est
d’aucun usage aux Chinois, et ils l’arrachent.
Pendant leur voyage en Tartarie , les missionnaires
trouvèrent dans le Kirin-oula-hotun, au
nord du Leao - tong', par le quarante - cinquième
clegré nord) de l’avoine, dont les habitons de ces
cantons nourrissoient leurs chevaux , chose qui
parut fort extraordinaire aux Tartares dé Peking ,
mais qui ne les a pas fait changer de méthode et
ne les a pas engagés à semer ce grain , qui vien-
droit bien à la Chine ; car j’en ai vu dans un
champ, en traversant le Kiang-sy , d’ou on l’avoit
arraché comme une plànté inutile.
De quoi se nourrissent les hommes dans le pays!
Sont-ils vigoureux ou foibles, actifs ou lents !
Le riz est la principale nourriture des habitans , .
ensuite le blé , l’orge et le millet. La volaille, mais
sur-tout la viande de porc avec le poisson et les
légumes, forment la base des repas. Le peuple,
en général, est peu difficile y chiens, cheval, rats,
tout lui est bon.
Les Chinois sont plus forts que foibles, et plusieurs
d’entre eux portent des fardeaux tres-pe—
sans. J’ai rencontré de beaux hommes, et dans
plusieurs endroits les soldats avoifent bonne mine.
Je donnerai ici la mesuré et le poids d’un Chinois
d’un âge fait et d’un jeune homme. En me conformant
aux demandes de l’académie des sciences,
j’ai tâché de prendre un terme moyen, c’est-à-dire,
que je n’ai pas fait choix de personnes trop fortes
ou trop foibles , mais j’ai cherché celles dont la
force, la grandeur et les dimensions se trouvoient
généralement appartenir à un plus grand nombre
d’indiyidus.