grande portion de l’empire, ne se policèrent que
peu-à-peu par le commerce qu’ils entretinrent avec
les Chinois , et ne furent subjugués que sous la
dynastie des Tsin , mais non en totalité; car en
1 12 il en restoit encore qui ne furent soumis qu’en
109 avant J. C.
D’après cette description des provinces, qui fait
voir qu’avant Chy-hoang-ty les barbares occu-
poient une grande partie de la Chine, on peut se
figurer ce que pouvoit être l’empire , 2000 et
même 2500 ans auparavant. Dès-lors cette situation
brillante , cette grandeur prétendue , dispà-
roissent ; et sans émettre un jugement hasardé,
on peut conclure que la carte de la Chine attribuée
à Yao , se rapporte à des temps beaucoup
plus rapprochés.
Mais, si l’étendue de l’empire Chinois n1’étoit pas
telle qu’on a voulu la représenter, la formation de
l’empire, ou plutôt la réunion de la Chine entière
sous un seul et unique empereur , ne remonte pas
non plus k des temps extrêmement reculés.
Plusieurs écrivains font commencer l’empire ,
300-0 ans avant notre ère. Suivant eux , Fo-hy
régna l’an 29 5 3 , Chin-nong l’an 2 8 3 8 , et Hoang-ty
fan 2698; mais le commencement du règne du
premier de ces princes n’est nullement constaté,
et ce qu’on rapporte de lui et de ses successeurs
est incertain et rempli de fables. Les auteurs ne
sont
SUR LES CHINOIS.
sont pas d’accord sur la durée de la dynastie des-
Hia, qui,commença en 2205 avant J. C ., et sut
celle des Chang , qui commença en 1766. Les
Hia , suivant quelques-uns , subsistèrent pendant
471 ans ; et selon d’autres, seulement pendant
44q, et même 432 ans: de même les uns sup-:
posent que les Chang régnèrent 49 6 années, tandis
que les autres leur donnent 600 et 645. années
d’existence.
L’empire, k ces différentes époques, n’étoit composé
que de quelques familles policées , vivant au
milieu des barbares , et errant suivant les circonstances
| une preuve évidente, c’est que fan i4 o r
avant J. C ,, c’est-k-dire, 1500 ans après la fondation
de l’empire, Poen-keng émigre avec tout son
peuple , et donne pour raison qu’il suit en cela
l’exemple de ses ancêtres. Plus tard, en 1 ,22 ,
Vou-vang quitte le Chen-sy, où il habitoit un très-
petit pays ; et k la tête de ses soldats et d’un certain
nombre de barbares, il attaque l’empereur et le défait
entièrement. L’empire n’étoit donc que fort peu
de chose, puisqu’il fut subjugué par les Tcheou,
qui, d’après le propre discours de . Tching-vang’
successeur de Vou-vang, étaient foibles et peu redoutables.
Sous ses successeurs la Chine étoit en
partie occupée par des barbares, ou par les princes
auxquels Vou-vang âvoit donné des apanages après
sa conquête en 1122. Ces différens princes ne
TOME III. jr