
à l’est; mais il y a des montagnes affreuses dans
l’ouest.
Les terres du Qwang-tong et du Quang-sy,
fertiles le long de la mer, deviennent presque
stériles dans l’intérieur.
Le Kiang-nan, une des provinces les plus peuplées
, a plusieurs districts presque inhabités, et
pleins de montagnes : il y en a encore davantage
dans le Chen-sy et le Çhan-sy.
Le P. Bourgeois (a) se rendant k Peking, fut
étonné de ne voir que des montagnes en entrant
dans le Kiang-sy. « J’aperçus, dit-il, à perte de
33 vue des montagnes arides, et au bas , peu ou
33 presque point de terrain propre k la culture ;
33 j’en témoignai ma surprise aux mandarins, en
33 leur disant que, d’après les relations que j’avois
33 lues de la Chine, je croyois que les montagnes
étoient coupées en terrasses, et cultivées depuis
33 le bas jusqu’en haut. Ils se mirent k rire. Vous
33 pouvez compter encore, lui répondirent-ils? sur
33 cent lieues de pays k-peu-près dans le goût de
33 celui-ci : que diriez-vous du Quang-sy, où sur
33 dix parties, il y en a huit en montagnes stériles ;
33 du Yunnan, du Setchuen, d’une grande partie du
33 Fo-kien et du Petchely, qui sont presque tout
33 couverts de montagnes î 3>
« II ne faut pas juger de la Chine, dit le P. du
33 Halde (a) , par certaines contrées ; on en trouve
« d’autres d’une étendue de vingt lieues presque
33 incultes et inhabitées. Le Honan et le
3> kouang sont fertiles ; mais le Honan a , du côté
33 de l’ouest, de vastes terrains incultes et aban-
33 donnés ; le Houkouang a des déserts encore plus
33 considérables. 33
Le Petchely, dont le terrain est sec, a besoin
des autres provinces pour sa subsistance ; tout ce
qui est au nord du Hoang-ho produit peu de riz,
et ne donne que du ble et du millet.
A partir du Yunnan ( b ) , par le Kouey-tcheou,
le Setchuen, le Chen-sy, jusqu’k la grande muraille,
il n’y a que des montagnes affreuses et remplies
de sauvages. « La' Chine, dit le P. de Press
mare (ç)> quoique tres-florissante et riche , est
33 le pays le plus misérable, en ce qu’il ne suffit
33 pas k la nourriture de ses habitans. 33
J’ai tracé ce tableau d’après les récits des missionnaires
, qui ont eu la facilite de parcourir la
Chine ; car si j’avois parlé d’après moi-même , on
m’auroit objecté, avec raison , que je n’ai pas tout
vu , et que ce que je dis n’est que pour soutenir
l’opinion où je suis, .que la population de la
(a) Tome I.‘ r, page //. »
(b) Lettres édifiantesnouvelle édition, tç.me XXII, page 177.
(c) Tome 11, page i j/.