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les terres étoient labourées , les grains poussoient
dans certains endroits , et dans d’autres on labourait
encore. En mars et en avril, les orges étoient
avancées, et même coupées en avril et mai, dans
les provinces du sud. A cette époque les cannes k
sucre sortoient d’un pied de terre, et les plantes
dont la graine est employée à faire de l’huile, étoient
en fleurs et prêtes k mûrir; le Tcha-tchou, ou
l’arbuste qui ressemble au thé, et dont on fait de
l’huile avec la graine, commençoit k avoir des boutons
; le chanvre, dans le Quang-tong, avoit déjk
tin pied et demi de hauteur ; l’arbre k suif n’avoit
pas encore de feuilles. Au mois de mars, lorsque
nous traversâmes le Kiang-nan, les mûriers étoient
sans feuilles ; ils étoient plus avancés dans le Tche-
kiang, et commencèrent k en avoir vers la fin de
mars et le commencement d’avril : les mûriers de
la province de Quang-tong étoient en pleine végétation
au commencement de mai.
Recouvre-t-on les semences a la charrue, a la herse,
au rateau, ou autrement !
Dans les terres où l’on cultive le riz , on ne recouvre
pas les semences : dans les provinces du
Hord, on recouvre le grain avec la herse.
En traversant les provinces septentrionales, on
nous montra un semoir Chinois, qui servoit en
même temps à ouvrir un sillon et k semer le grain
S U R L E S C H I N O I S . 3 3 t
(n* 43). Ce semoir, fait en forme de trémie, étoit
supporté sur deux bâtons creux, k travers lesquels
passoient les grains qui se répandaient dans le
petit sillon formé par le socle qui étoit fixé k chacun
des deux bâtons. L’inspection de cet instrument
démontre visiblement qu’il ne peut être employé
que dans des terres extrêmement légères :
deux hommes suffisent pour conduire cette machine
, et paroissent n’être point fatigués de cette
opération.
II y a deiix manières k la Chine de semer le riz ;
la première, et qui paroît la plus usitée , se fait
ainsi : on prépare un espace de terrain qu’on
recouvre de grain ; lorsque celui-ci a poussé k 1a
hauteur de six k sept pouces', on l’enlève et on le
pique dans . les champs dont la terre a été bien unie
et bien trempée auparavant : elle dort être couverte
d’eau au marnent où Fort fait le repiquage.
Dans l’autre manière, an prépare bien le terrain
, on Fuhit et an Pimbibe bien ; lorsque la terre
a absorbé l’eau surabondante, les Chinois font des
trous k six et sept pouces de distance, et y mettent
quelques grains de riz. Cette manière' demande
une meilleure terre et consomme un peu plus de
grain.
Pendant mon voyage dans l'intérieur, j’ai vu
plusieurs champs dans lesquels lé blé avait été semé
^par touffes ; il paroissoit pousser vigoureusement,