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De Vautre part....................... 680,000,000^
des boutiques. Quoiqu’on lise dans
les Mémoires sur la Chine, que ies
impôts pèsent seulement sur l’agriculture
, il n’est pas croyable que
les marchands et les artisans ne
paient rien ; car il en résulteroit
qu’un grand nombre de personnes
abandonneroient l’état d’agricul-
teur. En portant donc l’impôt sur
les marchands , à trente millions
qu’on ajoutera aux revenus de l’empire,
c’eux-ci s’élèveront à ............ 7io,ooo,ooof
De cette somme de sept cent dix millions, il n’est
prélevé pour l’empereur que ce qu’il faut pour ses
besoins en riz, en provisions, en soie et autres
objets ; le reste entre dans les trésors des provinces
, sert à payer les mandarins ët les troupes,
et est destiné à subvenir k toutes les dépenses de
l’État.
L’empereur possède beaucoup de terres le long
de la partie de la grande muraille la plus voisine
de Peking ; elles lui appartiennent en propre et à
sa famille , et sont louées k des fermiers qui en
paient le fermage, soit en denrées, soit en argent.
Outre ces terres, l’empereur entretient au-délk de
la grande muraille, de grands troupeaux et des
haras, dont le produit en argent est versé dafts les
coffres du palais : l’empereur s’en sert pour son entretien
, car ce prince ne vit que sur le produit de
ses domaines , et laisse en grande partie dans le
trésor public les sommes qui proviennent d e s revenus
de l’Etat.
II est difficile d’estimer le produit des domaines
de l’empereur : on peut le supposer tres-considé-
rable, puisqu’il suffit k ses dépenses personnelles ;
mais quel qu’en soit le montant, si l’on y ajoute
le produit du Ginseng, ies confiscations, les saisies
des biens, et les riches présens que l’empereur
reçoit des mandarins , on pourra évaluer le tout
k environ cent millions , -qui, ajoutés aux revenus
de l’État, fixés ci-dessus k sept cent dix millions,
formeront un total de huit cent dix millions. Cette
Somme n’atteint pas encore ies quatorze cent quatre-
vingt-cinq millions dont parlent les Anglois ; mais
ces voyageurs ont été induits en erreur par les Chinois
qu’ils ont consultés ; et pour prouver combien
il est facile de se tromper en suivant aveuglément
les rapports de ceux-ci , je vais faire voir les fautes
de calcul qu’ont commises , d’après eux, certains
missionnaires.
Le P. du Halde, et plusieurs auteurs avec lui,
disent que l’empereur a neuf mille neuf cent quatre-
vingt dix-neuf barques, appelées Leang-tchouen
[ barques des vivres], qui portent tous les ans k