^ $ur-tQUt manufacturées, ce commerce est au
contraire très-avantageux.
Celui qui a dit que la meilleure manière de faire
ie commerce de l’Inde est celie où fon exporte le
moins d’argent, a montré qu’il étoit plutôt banquier
que négociant. Si un François, dit Rotous , par
quelque spéculation utile , se détermine k porter
des espèces chez l’étranger, c’est qu’il est assuré
quelles lui rentreront avec bénéfice : or, les bénéfices
étant la source véritable de l'augmentation
4u numéraire et de la richesse nationale, il ne faut
pas craindre l’exportation de l’argent dans certains
cas.L
e commerce, suivant le British merchant, tire
de l’argent ; mais comme une grande partie des
effets importés sont prohibés , qu’ils sont réexportés
et. vendus au dehors, cette vente rapporte
tine somme beaucoup plus forte que celle qui étoit
sortie ; raisonnement v ra i, et qui peut convenir
plutôt aux François qu’aux Anglois.
On a donc tort de s’élever avec tant de force
contre l’exportation de l’argent. L’abondance du
numéraire, il est vrai, rend les échanges plus nombreux
, augmente la circulation , facilite les moyens-
du travail; mais une trop grande abondance a des
inconvénients, et l’on doit faire k ce sujet de graves,
réflexions*
lorsque chez une nation fargent devient trop*
SUR LES CHINOI S .
abondant, il fàudroit que les impôts, les choses
nécessaires k la vie diminuassent en proportion
de cet accroissement ; mais c’est ce qui n’â pas
lieu , ils augmentent au contraire, l’expérience le
prouve : dans ce cas , les produits de l’industrie
devenant plus chers, ils ne peuvent être vendus
au dehors : ceci est arrivé en Hojbmrîë, cela se
voit en France , et cela se verra en. Angleterre;
La principale réussite du commerce dépend entièrement
du bon marché qu’on peut faire aux:
acheteurs.
II est; donc évident, d’après les principes re*
connus par toutes les nations-, que le commerce
de rinde et de la Chine est profrtablê , malgré
l’exportation-de l’argent; mais cette exportation-
doit être la moindre possible, et elle le deviendra
forsque le commerce ne sera pas livré au premier
négociant qui se présentera ; enfin , lorsqu’il sera
remis entre les mains d’une compagnie sage, bien-
réglée , et sur laquelle le Gouvernement aura toujours
les yeux ouverts.
f s *
Mais, si l’Etat doit veiller sur le commerce , il
faut que son attention se porte également-sur les
manufactures. Lorsque notre commerce du Levant
étoit dans le plus haut degré de prospérité , on
s’élevoit contre les réglemens qui forçoient les fa-
bricans de draps à leur donner une certaine dimension
ou k employer telles ou telles matières;
P a