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la baie , beaucoup de bateaux; ils sont d’une
construction très-fine et garnis de balanciers k
l'extrémité desquels * lorsqu’il vente, les matelots se
placent pour contre-balancer l’effort du vent sur la
voile; mais cette pratique n’est pas toujours sûre,
car il arrive quelquefois que les bamboux qui forment
ces balanciers, se rompent, alors le bateau
chavire et les hommes périssent. On passe la rivière
dans de petits bateaux appelés Pangues, faits
d’un seul tronc d’arbre, et qui contiennent deux
ou trois personnes ; il y en a cependant de plus
grands et qui peuvent en recevoir douze k quinze :
ces bateaux vont k la rame, et marchent bien.
TEMPÉRATURE.
L’air est bon k Manille ; cependant je l’ai trouvé
un peu lourd, qualité qu’on doit attribuer k la
.chaleur humide occasionnée par la grande quantité
d’eau qui , dans la saison des pluies , inonde une
partie des terrains bas, ét k la mauvaise odeur que
répandent les vases qui couvrent la plage en face,
de Tondo, > toujours k découvert lors de la mer
basse. Pans la campagne * où le terrain est plus
élevé. et plus^sec, l’air est plus pur. Les tempêtes
eç les; pluies sont violentes dans la mousson d’ouest,
de sud-ouest et de sud : ces vents soufflent durant
les mois de juin, de juillet et d’août ; les campagnes
sont alors inondées, et la communication ne
SUR LES IL E S P H IL I P P IN E S . / ( o 7
se fait plus que par bateaux. Dans le mois d’octobre
les vents commencent k souffler du nord et
du nord-est; iis passent ensuite en décembre k l’est
et au sud-est, où ils restent fixes jusqu’en mai;
c’est alors le temps de la belle-saison. Le mélange
de chaleur et d’humidité qu’on éprouve k Manille,
incommode les étrangers; mais les Indiens, habitues
k cette température , vivent fort long-temps ;
d ailleurs les maisons qu’ils habitent étant élevées
au-dessus des eaux, ils se trouvent k l’abri de
I humidité , et l’air qui circule librement, non-
seulement les rafraîchit, mais lés garantit d’une
trop forte chaleur.
t r e m b l e m e n s d e t e r r e .
Les îles Philippines sont sujettes aux tremblemens
de terre : celui qui eut lieu en ,d 4 ;
renversa une partie de la ville de Manille. J’eti
éprouvai un pendant mon séjour, qui fut si violent
que plusieurs Espagnols qui avoient été à
Lima, m’assurèrent en avoir senti peu d’aussi forts.
II commença vers les deux heures de l’après-midi ;
je crus, dans le premier moment, que quelqu’un
tiroit ma chaise ; toutes les maisons craquèrent
des pans de muraille s’écroulèrent, des clefs de
voûtes furent déplacées, et l’eau sortit des auges
et de plusieurs puits. Dans la maison où je demeu-
rois, trois doigts d’eau s’écoulèrent d’une grande
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