ïa disposition générale de l’espèce de pierre qui
les compose.
Le terrain est assez bon, mais sec ; il est rougeâtre
dans plusieurs cantons. On ne laboure pas
profondément ia terre, mais on ia façonne à
coups de pioche : les racines des plantes sont cachées
sous les pierres, qui les maintiennent fraîches
et à Fabri du soleil. On y cultive le froment , Forge ,
1 avoine , le r iz , le maïs, ie manioque , le coton
{ qui est très-beau ) , ta canne à sucre, Findigo et
le café (qui’ est inférieur à celui de Bourbon ). On
y trouve des plantations de girofliers que Fon entoure
de haies formées avec des jamrosa, afin de
les défendre du vent, qui, sans cette précaution ,
les romproit facilement. Les muscadiers ne sont
pas aussi communs : j’ai vu quelques savoniers
dans les plaines de Wilhem.
On fait venir dans les jardins une partie des légumes
d Europe, et beaucoup de patates douces.
Les fruits les plus communs sont la banane , la
m an gu e , I ananas , fe panglemousse, la goyave ,
late, la papaye et la pêche. Les cocotiers y viennent
bien ; il y a très-peu de mangoustiers. Les
oranges ne sont pas bonnes à l’île de France,
tandis que celles de Bourbon sont douces..
L’île de France est arrosée par une grande
quantité de ruisseaux ; quelques-uns viennent du
milieu de Fîle, et sont assez considérables pour
recevoir' fe nom de rivières ; le. e t e fournirent
une moyenne quantité de poissons.
Cette île étoit autrefois entièrement boisée ;
peu à peu on« à abattu une partie- des arbres pour
en faire des planches, p o u f bâtir des maisons et
pour nettoyer le terrain ; mais cette opération na
pas été et n’est pas encore faite avec htfefFrgence :
on détruit et l’on ne replante pas; Les terres , dépouillées
par ces grands abattis , sont ^vènues
sèches et presque* arides , soit parce que es s
trouvent trop exposées à Fardeur du stdell, son
parce que rien-n'arrêteplus les.vapeurs nécessaires
à la formation des huagesv et par conséquent des
pluies qui entretenoient la fertilité. On a VOü
remédier à- ce mal en plantant i’krbre appelé bois
; noir; mais cet arbre est tout au plus bon à bruîer,
et, d’ailleurs, fi n’a pas réussi par-tout, parce que
le sol ayant été trop desséché par Fardeur du soleil,
ou ayant été trop- lavé par fes pluies, H ne
reste plus assez de terre végétale;
A c e t inconvénient il faut en ajouter d aunes.
Premièrement, if vient à l’île deFrance une espèce
d’herbe paisse et grossière qui sert aux pâturages ,
et qui, après avoir atteint une hauteur assez considérable
, se sèche vers la fin du mois d’août ; les
Noirs y mettent le feu dans le mois de septembre ,
et la flamme qu’elle produit dessèche les arbres et
les fait périr. En second lieu, la. permission qu’on
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