
7° OBSERVA T IONS
préférable à une multiplication , et toute supposition
en ce genre ne peut\donner qu’une erreur.
Un dénombrement de l’année 1 1 22, sous Hoey-
tsong des Song, donne vingt-huit millions huit
cent quatre-vingt-deux mille deux cent cinquante-
huit familles , comprenant quarante-six millions
sept cent trente-quatre mille sept cent quatre-
vingt-quatre bouches, ce qui ne fait pas deux personnes
par famille. Un autre dénombrement de
3 an i2 p o , sous Chy-tsou des Yuen, porte à treize
millions cent quatre-vingt-seize mille deux cent six
lemombre des familles, et k cinquante-huit millions
huit cent trente-quatre mille sept cent onze celui
des personnes ,' ce qui est un peu plus de quatre
tetes par famille : ainsi, d’après les Chinois eux-
mèmes, le nombre cinq, employé comme multiplicateur
, seroit souvent trop fort.
J’ai vécu long-temps k la Chine, et je n’ai pas
remarqué que les familles de ce pays eussent un
plus grand nombre d’enfans que celles d’Europe.
Si le climat rend les femmes plus précoces en Asie,
elles cessent aussi beaucoup plutôt d’être mères.
D ’ailleurs, on ne peut supposer qu’à la Chine ces
mariages soient plus productifs qu’en Europe ; car
il est reconnu que chez les peuples qui n’admettent
pas la polygamie , la population est égale
et même plus forte que chez ceux où la pluralité
des femmes est permise. Ajoutons qu’un vice
SUR LES CHINOI S . 7^
anti-physique, généralement répandu chez ces derniers
, nuit prodigieusement à l’accroissement de
l’espèce humaine. II est vrai que la dépravation
des moeurs et la polygamie étant beaucoup moins
communes chez les habitans de la campagne que
chez les gens aisés et dans les villes, ces causes y
influent moins sur la population ; mais la pauvreté ,
la misère et les maladies, qui marchent toujours
ensemble, doivent enlever un grand nombre d’enfans
de cette classe, principalement dans des contrées
où les secours nécessaires k leur conservation
sont rares ou manquent entièrement. Toutes ces
considérations font assez voir, ainsi que je lai déjà
d it, que le nombre cinq employé comme multiplicateur
des familles est trop fort ; je l’emploierai
cependant dans les états que je vais rapporter,
parce qu’en adopter un nouveau, ce seroit jeter
de la confusion dans les calculs déjà faits ; mon
but, d’ailleurs , est de prouver .uniquement que
raccroissement marqué dans ces états n est pas
exact.
¿tats de Population,
Années. Contribuables. Personnes.
(a) .736. .*3,593-549 x 5 =
Exempts d’après ) i*5-°46>*45- A*
le P. Amiot.. . 7,078,500; )