
Quelle est la nature du terrain! La terre végétale
est-elle profonde! Sur quel lit est-elle assise! Est-ce
de la glaise ou toute autre terre! Quelle est l ’épaisseur
de cette couche!
Le terrain des bords de la mer à Macao est
sablonneux ; la terre végétale est presque nulle
sur ies hauteurs, et s’il y en a davantage dans les
fonds, son épaisseur est d’un pied et va rarement
jusqu’à trois. Cette terre, bonifiée par les engrais ,
est assise sur un fond de glaise de douze ou quinze
pieds de profondeur, ou sur un soi jaune ocreux,
mais finissant toujours par de la glaise.
Les montagnes des environs de Macao suivent
différentes directions, mais assez ordinairement
elles prolongent le cours de ia rivière. Les masses
des rochers qui composent ces montagnes sont
de granit, entremêlées de veines, de spath et de
quartz, courant généralement du nord au sud. Le
granit, qui est ia base de ces rochers, a le grain
gros ; mais il est susceptible cependant de prendre
le poli jusqu’à un certain point.
Les terrains des environs de Quanton sont plus
gras o u , pour mieux dire, plus glaiseux ; le soi est
grisâtre, a plus ou moins d’épaisseur, et finit tou-
' jours par un fond de glaise. Quant à celui des provinces
,11 est difficile d’en donner une description
détaillée ; car ce n’est pas dans un voyage de près
de seize cents lieues, achevé en cent trente-trois
jours , qu’il m’a été possible d’examiner à loisir ies
qualités du terrain des différentes provinces que
nous avons parcourues : je suis donc forcé de me
contenter de rendre un compte succinct de ce que
j’ai pu remarquer tant sur le soi que sur les montagnes.
Quang-tong.
Dans i’espace de cent quatre lieues, depuis
Quanton jusqu’à N an -h ion g -fou , ies bords de
ia rivière sont assez généralement plats jusqu’au
dessus de San-chouy-hien, ville éloignée de trente
iieues au nord de Quanton ; les montagnes pa-
roissent alors et continuent jusqu’à l’extrémité de
ia province : tantôt elles s’approchent jusque sur
ie bord du fleuve, ie bordent de chaque côté,
et forment des espèces de détroits ; d’autres fois,
et cela est plus général, elles s’en éloignent et
laissent entre elles de grandes vallées demi- circulaires.
Le terrain est sec, argileux, sablonneux, jaunâtre
, et souvent rouge sur un fond d’argiie.
Les pierres des montagnes sont couchées par
bancs inclinés à l’horizon , quelquefois d’une couleur
jaunâtre , d’autres fois d’une couleur gris-noirâtre
, avec des veines blanches, liées ensemble par
line terre friable.
La montagne de Mey-Iin, qui sépare les deux