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lieues. Ce pays est montueux , ie terrain est argileux
, les pierres sont de la même nature, disposées
par bancs inclinés et de couleur grise veinée
de blanc , ou de couleur brunâtre avec des taches
verdâtres.
Kiang-sy (Partie Or.).
Pendant les quarante-six lieues qu’on fait depuis
l’entrée de cette province jusqu’à Ngan-jin-hien ,
le terrain est montueux ; le soi est sablonneux ,
rougeâtre, sur un fond d’argile; lés pierres sont
rouges et disposées par bancs inclinés à l’horizon :
de Ngan-jin-hien jusqu’à Nan-tchang-fou, capitale
de la province , on compte vingt-huit lieues, le
terrain est plat, sur-tout du côté du lac Po-yang;
la terre est rougeâtre, teinte de jaune, sur un fond
d’argile. On trouve dans ces cantons des fours à
chaux faits de petites pierres rougeâtres qui pa-
roissent provenir de l’endroit même. Quant à la
pierre à chaux, elle est blanchâtre et tendre. En
approchant de Nan-tchang-fou, on commence à
voir des hauteurs. La route depuis cette ville jusqu’à
Quanton ayant été la même qu’en allant, les
observations sont aussi les mêmes.
Les terres cultivées rapportent - elles tous les ans
sans se reposer !
Les Chinois n’ayant pas plus de terre qu’il ne
leur en faut pour subvenir à leurs besoins , ne la
laissent
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laissent point reposer. Dans les provinces du sud,
où l’on fait deux récoltes de riz, aussitôt que la
première est terminée on ensemence de nouveau.
Quelquefois les habitans ne sèment pas deux fois
du riz, sur-tout lorsque les champs sont petits, ou,
ïorsqu’étant près des villes, le produit de la récolte
des légumes peut leur rendre davantage ; ils sèment
alors des patates douces, des fèves, des lentilles ,
de la salade ou des yames : ce dernier légume aime
les terres humides, et vient bien dans les champs
de riz. En général / les paysans ne laissent pas
reposer les terres , et nous n’en remarquâmes, durant
notre voyage, aucune en jachère. Il faut observer
cependant qu’il y a à la Chine beaucoup
d’endroits incultes ; cela dépend des lieux, des
circonstances et de la population. Les tombeaux
enlèvent sur-tout de grands emplacemens à l’agriculture;
et, excepté dans le Kiang-nan, du côté
de l’est, où la population étant plus considérable
à cause des manufactures , et le terrain par conséquent
plus précieux, les cercueils sont simplement
déposés sur le sol, et n’occupent qu’un petit
espace, par-tout ailleurs nous reconnûmes que
les tombes couvroient inutilement de grandes portions
de terre.
Dans les lieux où la population est moins
grande , ou lorsque l’étendue du pays suffit à la
nourriture des habitans, les Chinois ne cultivent
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