Quelles sortes de plantes cultive-t-on i.° pour la
nourriture des hommes, 2° pour celle des bestiaux ,
3° pour ios arts ou pour les besoins des habitans !
Les grains ou graines dont se nourrissent les
Chinois, sont ie riz, ie bié, l’orge, le sarrazin , le
millet, Je maïs, les pois, les fèves : d’après ies remarques
que j’ ai pu faire dans mon voyage, il m’a
semblé qu’après le r iz , la culture la plus générale
étoit ceile de l’orge.
Les principales plantes potagères sont le Pe-
tsay [espèce de bette] , ie nénufàr,. la carotte,
îa rave, le navet, la moutarde, la pistache de terre,
f’yame et la patate douce.
Les Chinois nourrissent les chevaux avec de la
paiife hachée, mêlée avec des pois ou des petites
fèves cuites. Les bestiaux sont en petit nombre ;
ils paissent dans les endroits où l’herbe croît naturellement
et sur ies bords des rizières. *
Les plantes, ies arbustes , ou ies arbres que les
Chinois cultivent pour les arts ou pour leurs besoins
, sont en grand nombre ; il seroit trop iong
et difficile d’en donner une nomenclature exácte ;
ainsi je ne nommerai que ies productions principales
, savoir; dans ies plantes, la canne à sucre ,
ie cotonnier, ie chanvre, ie fin , le tabac , et diverses
autres plantes qui servent en teinture, en
médecine, ou qui fournissent de i’huiie, &c.
Dans les arbustes, ie thé, le cotonnier, le Tcha-
tchou [arbre k huile], &c.
Dans les arbres , i’Ou-kieou-mo [arbre à suif] ,
ie mûrier , le Tong-tchou , l’arbre du vernis, ie
camphrier, le cannellier, &c.
Quelles graines emploie-t-on pour semer ! Sont-ce
celles du pays ou celles d’ailleurs!
Le cultivateur est dans l’usage de réserver une
portion de sa récolte pour ensemencer de nouveau.
Je ne sache pas qu’on ait l’habitude à. la Chine
de changer les semences ; ie paysan n en achète
que lorsque des circonstances imprévues lui ont
fait consommer ie grain qu’il avoit mis à part.
Combien donne-t-on de façons de labour! Avec
quel instrument cultive-t-on ! A quelle profondeur se
donnent les façons ! Dans quel temps f
Aussitôt que ies riz sont recueillis , on donne
cm labour dès que la pÎuie a tombé : cette première
façon faite avec ie hoyau, sert k retourner les racines
, afin qu’elles pourrissent dans la terre et
l’engraissent. Lorsqu’il a plu , on ïaboure encore ;
on passé ensuite la herse k plusieurs reprises , k
l’effet de briser les mottes et d’unir la terre. Les
Chinois, en général, labourent peu profondément;
ia charrue n’entre guère au-delk de quatre k cinq
pouces dans les terres où l’on sème le riz , e t ,
d’après ce que j’ai vu, elle entre encore moins dans
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