
Qu’est-il arrivé dès que l'administration, moins
sévère, a cessé de tenir la main k la police des
fabrications mille sortes de fraudes ont été employées
, nos draps ont perdu de leur réputation, et
les Anglois ont enlevé k la France une branche importante
de commerce , qu’elle auj-oit conservée»
sans les principes prétendus libéraux, ou plutôt
insensés et ignorans, de quelques esprits chagrins.
Si l’on veut faire du commerce en France, et
qu’il soit profitable , si l’on veut établir des compagnies
pour les pays où elles sont nécessaires,
il ne faut pas écouter des gens qui parlent du
commerce sans Pavoir fait, ou sans en avoir la
plus légère idée ; il ne faut pas; s’adresser aux armateurs
des ports , dont les intérêts particuliers sont
et seront toujours en opposition avec les intérêts
de PÉtat ; il faut consulter des personnes impartiales
, qui aient voyagé, qui connoissent le commerce
en grand et la manière de le faire avantageusement
pour la France. Il ne s’agit pas* de faire
un commerce immense, il s agit de le bien faire ;
plus il sera étendu et mal combiné, plus il sera
désastreux. L’homme qui ne calcule que les droits
que PÉtat perçoit sur le commerce , croit que le
commerce libre rapporte,plus au Gouvernement,
parce que le nombre des navires est plus considérable
: il est dans l’erreur ; cela n’a lieu qu’un
moment, et les droits deviendront bientôt nuls
SUR LES CHINOIS. 22$
par la chute et la ruine d’un grand nombre de
négocians. Un commerce sagement dirigé et suivi
donnera peut-être moins dans le principe ; mais
en s’augmentant tous les jours, il rendra plus par
la suite , et rapportera sans cesse.
M O N NOI ES.
L es monnoies anciennes existent en petite
quantité k la Chine , et l’historien , privé de leur
appui , ne peut pas s’en servir;, comme chez les
autres peuples, pour se diriger k travers le labyrinthe
obscur de la chronologie. L ’empereur Chy-
hoang-ty, outre ses projets politiques , jaloux de
transmettre exclusivement son nom k k postérité,
anéantit non - seulement les monumens existant
antérieurement k son règne , mais encore tout ce
qui pouvoit rappeler le souvenir de ses prédécesseurs
: rien n’échappa k ses avides recherches,
tout fut détruit, et les monnoies, en petit nombre „
qu’on donne maintenant comme les restes précieux
des premiers siècles de l’empire, sont inintelligibles,
ou méritent peu de confiance , si même
elles ne sont pas l’ouvrage récent de quelques
Chinois rusés, qui cherchent à gagner de l'argent
en tentant la curiosité des amateurs de l’antiquité^
Tout ce qu’on sait de ces temps reculés.» c’est
que Tching-tang, fondateur de la seconde dynastie
, fit exploiter» l’an 17Ô0 avant L C. » une