2.44 OBSERVAT IONS
sans lait. En Angleterre , aucune de ces raisons
n’existe ; l’usage du thé n’est qu’une affaire d’habitude,
et la mode a fini par faire d’une chose de
fantaisie un objet de première nécessité.
Mais de cette nécessité même il est résulté de précieux
avantages. En effet, le commerce de Chine
offre à l’Angleterre un grand débouché pour ses lainages
, lui procure des droits considérables et donne
à la compagnie de grands profits. On doit donc
croire que l’importation du thé dans la Grande-
Bretagne , considérée sous ces différens rapports,
aura toujours lieu ; car le gouvernement n’envi-,
sage que ses intérêts, et s’embarrasse peu si cet
objet de consommation est bon ou nuisible à la
santé des particuliers.
Les Chinois boivent du thé noir , comme étant
beaucoup plus doux. Les Anglois préfèrent le thé t
vert, comme ayant plus de montant ; mais cette
dernière espèce est corrosive et attaque les nerfs : (
c’est ce que j’ai éprouvé pendant un long séjour à
Quanto n.
Une règle générale k la Chine, c’est qu’il ne
faut point boire de thé k jeun , car il peut occasionner
des tremblemens de nerfs et donner des
vertiges, sur-tout aux personnes maigres. Laissons
donc l’usage du thé k ceux qu’un embonpoint considérable
met k l’abri de ses atteintes : cette boisson
peut leur convenir ; mais elle est pernicieuse aux
SUR LES CHI N O I S . l 4 5
hommes maigres , et principalement aux femmes,
dont le système nerveux est plus facile k ébranler.
Le mot the tix. un patois du Fo-kien, car dans la
langue Mandarine on dit Tcha.
On distingue deux sortes de thés, le thé vert
et le thé noir. Avec ceà deux espèces on forme
tous les autres. Le tèrroir, la culture et la cueillette
des feuilles produisent les variétés.
Le thé croît également sur les montagnes et
dans les plaines ; il préfère un sol léger et pierreux.
On sème le thé en m a rsen mettant dans chaque
trou sept k huit graines, dont il ne lève souvent
qu’une ou deux. Les jeunes plants sont repiqués
, placés par rangées et espacés entre eux de
trois k quatre pieds. On peut récolter les feuilles
du thé trois ans après l’avoir semé ; mais il faut
avoir soin de renouveler les plantes.tous les cinq
ou six ans, sans quoi la feuille devient âpre et
dure.
La manière de cultiver le thé n’est pas la même
par-tout. Dans la province de Kiang-nan on l’empêché
de s’élever au-delk de six k sept pieds ; ailleurs
on le laisse croître k la hauteur de dix k douze
pieds.
L’arbuste du thé est touffu comme un rosier ;
les branches poussent d’en bas , les feuilles sont
pointues et dentelées. La fleur est blanche, en
forme de rose, composée de six pétales. La bai»
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