2 5 6 OBSERVAT IONS
laquelle on a mêlé du sang de l’animal avec dit
bois pourri. Les acheteurs brûlent un peu de musc;
s’il se consume entièrement, c’est une preuve qu’il
est bon ; mais.s’il laisse un résidu charbonneux,
il est falsifié : d’autres fois ils font traverser la vessie
par un fil imprégné de jus d’ail ; si ce fil perd son
odeur , ils regardent le musc comme véritable. En
général, il est difficile de bien connoître cette marchandise.
Le cati ou livre de musc coûte de 30 k
37 taëis.
Nankins.
La majeure partie des toiles appelées nankin
sont fabriquées dans le district de la ville de Song-^
kiang-fou dans le Kiang-nan , et sont faites avec
un coton naturellement jaunâtre et roussâtre. Les
rouleaux de nankin contiennent dix pièces, sur
lesquelles il y en a toujours quatre plus fines que
les autres. II faut avoir -l’attention., lorsqu’on reçoit
les toiles de nankin, de s’assurer si elles sont:
conformes k la montre, et si l’on n’y a pas inséré
quelques pièces de seconde ou de troisième qualité.
La meilleure manière de charger les nankins k
bord des navires, est de les mettre en caisse ; on
perd , il est vrai, un peu d’emplacement, mais les
nankins se conservent mieux. Les Espagnols sont
dans l’usage de les presser et d’en faire des ballots,
qu’ils goudronnent ensuite. Cette méthode est.
bonne,
SUR LES CHINO I S . 2 5 ^
bonne, mais elle demande un peu plus de tepips.
II y a deux sortes de nankins ; les uns sont larges
en ont dix - huit cobes de long , les autres sont
étroits et n’ont que quatorze cobes de longueur.
Le cent des premières pièces coûte de 66 k 89 taëis,
celui des secondes de 34 à 6 j.
Les toiles dites nankins blancs sont fabriquées
à l’instar des nankins jaunes , mais le tissu en est
cependant moins serré. Le cent coûte de 47 ù
5 2 taëis.
Or.
L’or qu’on trouve dans le commerce k la Chine
est en forme de pains ou lingots longs et inégaux,
du poids de dix taëis. On doit préférer ceux qui
sont longs et carrés ; ils viennent de la Cochin-
chine et du Tunquin.
Le titre de l’or de Peking est le plus élevé, c’est-
à-dire de 97 , tandis que celui de la Cochinchine
n’est que de 96, et se vend sur le pied de 93. L’or
qu’on exporte communément est au titre de 88,
et coûte ordinairement 1 290 liv. la livre poids de
marc , et quelquefois plus. Assez généralement
l’or se vend proportionnellement moins cher que
l’argent.
Les Chinois reçoivent les gold-inohurs [mon-
noie d’or du Bengale] au titre de 94, 95 et 96,
et les sequins de Venise au titre de 98.
TOME III. R