Toutenague.
La toutenague se trouve dans la province de
Honan : son minerai est de couleur bleu-grisâtre,
et brillant comme celui de la mine de fer; il est
pesant, tendre lorsqu’il est dans l’intérieur de la
terre, mais susceptible de se durcir à l’air. On
trouve très-souvent des filons de ce métal qui s’étendent
depuis la surface de la terre jusqu’à soixante
à quatre - vin gts toises de profondeur. Le terrain
dans lequel 011 les rencontre, est jaunâtre tirant
sur le vert. La toutenague est rarement pure ; son
minéral se fond aisément, et répand alors une fu^-
mée épaisse et puante. Plusieurs auteurs prétenr
dent que la toutenague est le zinc tiré d’une riche
calamine; mais c’est une erreur. On connoît jusqu’à
présent, i .p le zinc minéralisé avec le soufre,
contenant du fer et du plomb ; 2>S le zinc minéralisé
avec le soufre et l’arsenic , ou la blende
noire ou rougé; 3.0 la pierre calaminaire. La couleur
de la calamine est rougeâtre et jaunâtre,
quelquefois grise, 1 ce qui dénote qu’elle tient du
zinc ; mais ces couleurs ne sont: nullement celles
du minérai de la toutenague. M suffit d’un feu lent*
suivant le voyageur Anglois, pour fondre et faire
évaporer en fumée la toutenague ; elle diffère donc
de la calamine, puisqu’il faut au contraire un feu'
violent pour extraire le zinc de la calamine* et le
sublimer sous la forme d’une fumée blanche. Le
seul moyen connu d’unir le zinc avec les métaux ,
est de le fondre avec eux, ce qui est bien oppose
au procédé rapporté par le docteur Gilïan, qui dît
que, pour blanchir le cuivre , les Chinois l exposent
simplement à la vapeur de la toutenague en
fusion. Une des propriétés du zinc allié au cuivre,
est de rendre ce dernier moins sujet au vert-de-
gris , et il est reconnu que le cuivre blanc de la
Chine n’en est pas exempt. Enfin , on mêle le
zinc avec le cuivre pour lui donner une couleur
d’o r , tandis que les Chinois emploient la toutenague
pour le blanchir > ce qui est totalement
opposé. II est bon de remarquer que cette blancheur
que les Chinois communiquent au cuivre,
ne reste pas toujours la même , et quelle se perd
avec le temps.. De plus, cede blancheur n’existe
qu’à l’extérieur ; car si l’on r.ojtnpt un morceau de
cuivre blanc, d’ailleurs fort cassant par lui-même,
on reconnoît qu’il, est jaune dans I intérieur.
II résulte de ce que je viens de dire, que le
zinc n’est pas la base de la toutenague; elle contient
, à ce qu’il par oît, du fer, du plomb, et, comme
l’ont pensé certains auteurs, du bismuth, dont on
connoît la propriété de blanchir le cuivre, et dont
l’existence dans la toutenague est assez prouvée par
la couleur bleue de son minéral. Le pic de toutenague
coûte de 6 à 7 taëis.