
et en fermèrent même les portes ; mais ces apparences
hostiles , et l’avis de M. Roebuck, subré-
cargue de la compagnie Angloise , ne purent
déterminer M. Smith à quitter Quanton, il voulut
rester. Le lendemain il fut appelé chez le hanniste
Monkoua, sous prétexte de terminer ses comptes,
et en sortant il fut arrêté et conduit dans la ville ,
où il fut emprisonné.
Cette nouvelle répandit l’alarme parmi Tes
étrangers ; ils se rendirent tous à la factorerie Angloise
, où l’on prit la résolution de faire venir
de Wampou des canots armés ; on écrivit donc
en conséquence dans i’après - midi : peu après.
M. Smith fit parvenir une lettre par laquelle il mar-
quoit que sa vie n’étoit pas qn sûreté si fon ne
Jivroit pas le çanonnier.
Une grande partie des canots arriva le soir : íes
soldats Chinois qui garnissoient les forts, tirèrent
les canons , et jetèrent des flèches en criant de
toutes leurs forces ; un Anglois fut blessé, mais
Jes canots continuèrent leur route sans répondre.
On ne tarda pas à réfléchir sur l’imprudence de
Ja démarche que l’on avoit faite ; les Holiandois
furent les premiers qui déclarèrent qu’ils reste-
roient tranquilles ; les François alors résolurent de
n’user de force qu’en cas d’attaque.
Pendant cet intervalle , des galères Chinoises
remplies de soldats , s’approchant du quai, et le
S U R L E S C H I N O I S .
nombre en augmentant toujours, quelques Européens
sé déterminèrent k parler aux mandarins \
iis allèrent ensuite dans la ville et représentèrent
au Fou-yuen [gouverneur de la province], que
les nations dont il voyoit les députes, netoient
pour rien dans l’affaire présente ; qu’elles n a voient
fait monter, leurs bateaux que pour la surete de
leurs propriétés ; qu’il n’étoit pas juste qu elles
souffrissent pour une chose qui leur étoit étrangère,
et que d’ailleurs on ne pouvoit faire aucun
reproche k M. Smith sur l’événement passé. Le
Fou-yuen répondit qu’il les voyoit avec plaisir dans
ces sentimens, que M. Smith n’efoit pas coupable,
mais qu’il falloit livrer le çanonnier ; que sans cela
il feroit périr le vaisseau , et que les Anglois ne
reviendroient plus k Quanton.
Informés de cette réponse , les Anglois expédièrent
alors le capitaine Mackintosh , pour
chercher le çanonnier , et lui enjoignirent d’employer
même la force si cela étoit nécessaire. Le
lendemain les mandarins écrivirent encore, ifs
firent une convocation de tous les étrangers , et
demandèrent aux Anglois le Manillois : sur leur
réponse qu’ils l’avoient envoyé chercher , mais
qu’ils n’étoient pas sûrs qu’on le trouvât, le général
Chinois s’emporta, et menaça de s’emparer de
M. Pigou, chef de la compagnie Angloise ; dans
l’après midi le capitaine Mackintosh arriva enfirt
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