
I JO O B S E R V A T IO N S
Song eux-mêmes en 1260 , ce qui rendit Kubfay-
ih an , descendant du fameux Genghiz - khan, le
maître absolu de toute la Chine.
Depuis l’établissement de la dynastie des Mo-
gols , l’empire n’a plus été divisé, mais le trône
a passé successivement à des princes de divers
pays. L’an 1368 de J. C . , la dynastie Chinoise
des Ming chassa les Yuen, et fut à son tour dépossédée
en i 64 4, par les Tartares Mantchoux
descendans des Kin ou Niu-tche, qui occupent le
trône présentement.
D’après l’esquisse rapide que je viens de donner
des révolutions de la Chine , on voit que cette
contrée, loin d’être, à une époque très-reculée, un
vaste empire gouverné par un empereur, ne forma
un seul corps que vers l’an 220 avant J. C. ; que
bientôt après, livrée aux troubles et divisée de nouveau
, elle ne fut réunie que passagèrement dans
la suite sous dilférens princes ; enfin, que ce n’est
que depuis l’an 1279 après J. C ., c’est-à-dire, il
y a cinq cent vingt-neuf ans qu’elle ne compose
qu’une seule et unique monarchie.
C ’est donc à tort qu’on a voulu représenter la
Chine comme un pays privilégié, gouverné depuis
un temps immémorial par la même constitution ,
exempt des troubles ët des guerres qui ont renversé
tant d’empires. La seule différence qui existe
entre elle et tant d’autres Etats qui ont disparu dè
dessus la terre ; c’est que, placée à l’extrémité du
globe , et par conséquent peu exposée au flux et
au reflux de ces nations conquérantes qui ont
entraîné tout avec elles , et ont changé, si cela
se peut dire, la face des peuples, elle a conserve
après plusieurs révolutions ses mêmes moeurs et ses
mêmes usages ; mais il ne faut pas conclure de là
que daiis les siècles les plus reculés elle ait existé
telle qu’elle est aujourd’hui. Cette étendue immense
qu’on lui suppose sous Yao , est chimérique
, et les prétendues connoissances attribuées
à ses habitans , même dans des temps plus récens ,
sont d’autant plus douteuses , que le Choukïng
et un petit nombre d’écrivains modernes sont les
seuls qui en parlent. Est-il possible en effet qu’une
nation représentée comme si habile, soit demeurée
inconnue au reste de l’univers , et qu’aucun historien
de l’antiquité n’en fasse mention !
Si les Chinois eussent été tels qu’on veut le faire
croire, les Perses , dit l’Histoire universelle des
Angïois, en auroient su quelque chose avant la
destruction de leur empire par les Grecs, et ceux-
ci en, auroient entendu parier antérieurement à
Hérodote. Les Chinois paroissent avoir été totalement
inconnus à Homère et à Hérodote. Certains
passages du neuvième livre de Quinte-Curce,
font conjecturer qu’Alexandre, lors de ses conquêtes
dans l’Inde, 32,7 «tvîtnt J* C. , en eut
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