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sont en grande partie dépourvues d’arbres. Le sol*
environnant est aride et presque entièrement recouvert
de pierres.
Je restai à l’île de France jusqu’au 17 juillet*
que j’en sortis sur un navire Américain , pour >me
rendre k Manille et retourner k Quanton. Nous
eûmes, connoissance de Bourbon le lendemain k
une heure après midi ; mais notre capitaine, qui
n’étoit jamais venu dans cette île, craignant de dé—^
passer Saint-Denis, mit en panne pendant la nuit ;
ce qui nous fit perdre prodigieusement, et nous
empêcha d’arriver k Saint-Paul avant le a i dans
l’après-midi. Le lendemain nous voulûmes doubler
Bourbon au vent ; mais nous ne pûmes y parvenir,
et nous passâmes sous le vent de l’île, que nous
perdîmes de vue le 23 juillet, avec des vents dé
sud-est. Iis nous accompagnèrent jusque par les
vingt-sept et vingt-huit degrés de latitude sud,
qu’ils tournèrent au nord, et ensuite k l’ouest et k
fouest-sud-ouest par les trente et trente-ün degrés
sud, soufflant avec force et par rafales/
Dès que nous commençâmes k nous élever et k
gagner les latitudes de vingt-huit et vingt-neuf degrés
, les vents mollirent et continuèrent a régner
de l’ouest, de Fouest-nord-ouest et du nord-ouest
jusqu’au 17 août, qu’ayant atteint les vingt-six et
vingt-sept degrés , nous eûmes des vents de sud-
ouest , de sud et de sud - est, et finalement d’est
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et de ndld -est, depuis le 20 jusqu’au 27. Ces
vents contraires, joints aux courans, furent cause
que nous manquâmes le détroit de la Sonde, et
qu’au lieu d’être k son entrée , nous nous trouvâmes
, le 30 août, devant l’île d’Engano [ île
trompeuse] , Forcés de courir des bords pour nous
élever , nous portâmes jusque par les huit degrés
de latitude sud % enfin , le 8 septembre, le vent
ayant adonné, nous entrâmes dans le détroit de la
Sonde , et le lendemain nous laissâmes tomber
l’ancre k Anières.
J’ai remarqué que les courans, le long de la
côte de Sumatra , portent au sud-est, c’est-k-dire
dans le détroit ; mais du moment qu’on s’éloigne
de terre , ils portent k l’ouest, au nord-ouest et au
nord — nord - ouest aussi doit-on eVïter de courir
des bordées au large , sur-tout lorsqu’on se trouve
au milieu du canal ; c’est ce qui nous fit perdre
deux fois la terre de vue, quoique nous fussions
déjà par le travers de l’île de Candi.
Nous quittâmes Anières le 10, et le 14 nous
entrâmes, dans le détroit de Banca, d’ôù nous sortîmes
le 15 avec une jolie brise de sud-est, qui
nous mit k même de refouler le courant qui entroit
avec force.
Le 18 ;, k quatre heures de l’après-midi, nous
étions par le travers de Pulo-Aor, les courans portant
k l’est.