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îa France (a), que l’ambassade Angloise a dû sort
peu de réussite. II ne faut pas croire que des raisons
aussi futiles aient pu porter les Chinois à repousser
le lord Macartney ; mais c’est plutôt la
connoissance qu’ils avoient de la politique et des
projets de sa nation.
Le 8 janvier 1794 AL Macartney quitta Quan-
ton pour se rendre k Macao, où il resta jusqu’au
i 4 mars qu’il partit pour l’Europe, sur le même
vaisseau qui l’avoit amené , n’ayant obtenu, pour
tant de peines et de dépenses, que deux ou trois
édits publiés par le Tsong-tou de Quanton en
faveur du commerce, édits d’ailleurs de peu d’importance,
et qui n’eurent aucun effet.
A M B A S S A D E HOL LANDOI SE .
L e choix des personnes, le nombre et la valeur
des présens , enfin tout ce qui peut contribuer
au succès d’une grande entreprise, avoit été employé
par les Anglois, et cependant leur ambassade
avoit échoué. On devoit donc présumer qu’un
tel événement dégoûteroit tout Européen d’aller
désormais k Peking : il en arriva néanmoins tout
autrement ; car chez une nation purement commerçante
, * tout projet qui tend k améliorer le
commerce est avidement saisi ; et il fut facile à
SUR LES CHINOIS. 'i 6<y
M. Vanbraam, qui avoit de l’esprit, de faire comprendre
au gouvernement de Batavia toute l’importance
d’une démarche flatteuse pour l’empereur
et entreprise seulé par les HoIIandois.
La conduite de M. Macartney, en refusant de
courber la tête devant le potentat le. plus puissant
de l’Asie, avoit extrêmement nui à ses intérêts ,,
et choqué l’orgueil d’un peuple qui se croit au-
dessus de tous les autres. Le consentement des
HoIIandois à. remplir les devoirs prescrits par l’étiquette
Chinoise , flatta l’amour - propre du monarque;
et les grands, qui virent dans cet acquiescement
une sorte de réparation de l’insulte faite
par les Anglois à la majesté de leur souverain,
s’empressèrent d’appeler k la cour des Européens
qui se montroient moins difficiles que les premiers.
L’ambassade HoIIandoise devoit donc espérer,
en se rendant à Peking, d’être traitée avec les
égards dus k des étrangers qui ne faisoient cette,
démarche que dans la seule vue de plaire k l’empereur
et aux mandarins : cependant, la réception
faite aux HoIIandois, soit dans l’intérieur de la
Chine , soit dans la capitale, ne répondit pas k ce
qu’ils étoient en droit d’attendre pour leur condescendance,
peut-être un peu trop grande, mais
commandée par les circonstances et par le désir
de ménager les avantages d’une compagnie marchande
, qui, dans la balance de ses intérêts, ne
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