ï yO OBSERVATI ONS
d’ardeur, suivant leur situation topographique ,
leurs moyens, leur génie ou les profits qu’elles
espéroient retirer des iieux qu’elles fréquentoient. '
Le commerce de l’Inde sur-tout fut une mine
féconde qu’elles exploitèrent avec succès. Les
Egyptiens , les Phéniciens , qu’on peut regarder
comme les premiers navigateurs , parcouraient
focéan Indien. Tout le monde connoît les expéditions
de Salomon. Le commerce de l’Inde subsista
en Egypte jusqu’à la conquête de cette fertile
contrée par Cambyse ; *Car les Perses, qui possé-
doient des ports plus rapprochés de la mer des
Indes, et qui avoient en outre la voie de terre ,
négligèrent celle d’Egypte. Les Phéniciens éten-
doient alors par-tout leur navigation. Tyr , leur
principal port, étoit une ville florissante; mais
cette place ayant été brûlée par Alexandre , ses
habitans virent avec elle s’éteindre leur immense
commerce. L’Inde étoit à cette époque presque
inconnue aux Grecs. Le conquérant de l’Asie ,
informé plus exactement de l’importance du commerce
de cette contrée , bâtit Alexandrie, dans
l’intention d’en faire le marché général de tous les
peuples , et l’entrepôt de toutes les marchandises
de l’Orient. Alexandrie alloit devenir la plus opulente
ville de l’univers , lorsqu’une mort prématurée
enleva le héros Macédonien au milieu de ses
Vastes projets. Quelques-uns de ses successeurs *
SUR LES CHINOIS. 171
et sur-tout Ptolomée Philadelphe, rendirent Alexandrie
une des villes les plus riches ; mais ceux qui
le suivirent ne l’imitèrent point, et laissèrent afFoi-'
blir et tomber entièrement le commerce de l’Inde.
A la destruction de l’empire des Ptolômées , les
Romains , ces nouveaux maîtres du monde, s’efforcèrent
de relever ce commerce avantageux; ils
furent d’abord contrariés par les Arabes, mais Ælius
Gallus pénétra sous Auguste dans l’Arabie, en
soumit une partie , et réussit enfin à établir un
commerce réglé depuis Alexandrie jusqu’aux bouches
de l’Indus.
Straboh parle d’une flotte considérable qui remonta
le Nil , entra par un canal dans la mer
Rouge, et de-Ià se rendit dans l’Inde. Pline nous
apprend que de son temps ce voyage se faisoit
tous les ans avec un très - grand profit. Le commerce
de l’Inde répandit jusqu’aux extrémités des
possessions Romaines les productions de l’Asie,
et se soutint plus ou moins sous les successeurs
d’Auguste. Constantin en se fixant k Bysance, k
laquelle il donna le nom de Constantinople, ne
fit que changer la route des flottes d’Alexandrie ;
mais.les barbares qui déchirèrent l’empire Romain
et le détruisirent enfin, anéantirent presque totalement
ce commerce. Depuis ce moment, foible
et abandonné , il languit pendant long - temps ;
mais la conquête de l’Egypte , en 1171 , par