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dont là ïatitude est de vingt degrés cinquante-cinq
minutes nord.
Le 2,6 nous eûmes connoissance de !a côte de
ia Chine et de Pedra-BIanca : c’est un rocher isolé
au milieu de la mer, et tout blanc ; il est, suivant
Sir Erasmus Gower, par ies vingt-deux degrés dix-
riéüf minutes de latitude nord, et par les cent douze
degrés trente-sept minutes de longitude orientaie
de Paris. M. Dairimpie, dans ia carte qu’il a donnée
des côtes de la Chine, porte ce rocher un peu plus
à i’est.
Le 27 novembre nous mouillâmes en rade de
Macao, par un vent renforcé du nord , qui mollit
cependant peu à peu , et nous permit de monter
à Quanton. Je restai dans cette ville jusqu’au
28 janvier 1797* que je m’embarquai k Wampou
à bord du même navire Américain qui m’avoit
amené k ia Chine, pour aller k Manille et ensuite
à ilie de France.
Le 31 nous perdîmes de vue les terres de la Chine.
Le 4 février nous suivions la côte de Manille, et
nous espérions entrer ie même jour dans ia baie ,
lorsque le vent calma tout-k-coup, pour souffler
ensuite avec tant de violence, qu’après avoir essayé
inutilement, pendant plusieurs jours, de doubler le
Corrégidor par la passe qui est au nord de cette
île , nous fûmes obligés de chercher un asile k l’abri
de ia montagne qui forme la pointe Mirabelle.
S U R L E S Î L E S P H I L I P P I N E S . 3 7 1
Enfin, ie vent s étant apaisé , nous prîmes sous le
vent de l’île du Corrégidor, c’est-k-dire, par la
passe du sud, pour entrer dans ia baie, où nous
courûmes de grandes bordées afin de nous éiever
assez pour gagner ie mouillage, que nous atteignîmes
enfin ie 11 de février.
O b s e r v a t i o n s sur les îles Philippines.
* P a r m i le grand nombre de colonies que possèdent
ies Espagnols, une des plus importantes
est, sans contredit, celle des îles Luçons ou Philippines.
La position de ces îles, leur fertilité, leurs
productions , les rendent extrêmement propres à
un commerce très-actif; et, si les Espagnols n’en,
ont pas tiré un grand parti, il ne faut l’attribuer
qu’k eux-mêmes et k leur manière de commercer.
Magellan, qui partit le 1 o août 151 p de Sévilie,
et fut tué le 27 avril 1 521 , dans l’île de Zébu *
l’une des Philippines, fut le premier Européen qui
parut dans ces contrées et en assura la possession
au roi d’Espagne par droit de découverte ; car les
Espagnols ne s’en rendirent les maîtres, par droit
de conquête , qu’en 1564, sous Lopez de Lé-
gaspe , époque k laquelle iis donnèrent aux îles de
Luçons Je nom de Philippines, quoique quelques
auteurs prétendent qu’elles le reçurent beaucoup
plutôt, lorsque Lopez de Villalobos les visita avec
sa flotte en 1 j4p*
A a a