
ôter dé ia force ; cependant ils tirent bien. Les soldats
portent au pouce un anneau de corne qui leur
sert à retenir la corde de l’arc lorsqu’ils ajustent.
Les officiers Tartares ont cet anneau en agate ;
ils le conservent dans une boîte ronde qu’ils portent
toujours suspendue à leur ceinture.
Tous les soldats sont rangés par compagnies de
.vingt-cinq hommes ; il y a un étendard triangulaire
par chaque compagnie , outre un petit guidon de
la même forme par cinq hommes , et un autre
petit pavillon long et carré qui est à la queue de
la compagnie ; le guidon et le petit pavillon s’attachent
au dos des soldats qui sont chargés de les
porter ( n,os 20 et 21 ). Ces pavillons et l’étendard
sont de différentes couleurs.
Les Tartares sont distingués par des bannières
jaunes, blanches, rouges et bleues, ou jaunes k
franges rouges, blanches k franges rouges, rouges
à franges blanches, et bleues k franges rouges ; la
couleur verte est celle des troupes Chinoises. L’étendard
peut avoir près de six pieds de longueur :
je me rappelle en avoir vu un en passant un jour
devant un corps-de-garde ; il étoit vert et avoit au
milieu le monde peint suivant la manière dés Chinois.
Outre ces étendards qui distinguent chaque
compagnie , tous lés officiers et soldats ont une
petite bande de soie attachée au dos de la cuirasse ;
cette bande est de la couleur de la compagnie k
laquelle le militaire appartient, et porte écrits le
nom du soldat, celui de sa compagnie, e t , si c’est
un officier, sa qualité ainsi que son grade.
Les tentes des soldats sont faites de grosse toile
blanche doublée de toile bleue ; elles ont cinq
pieds et demi de hauteur , sur quatorze de longueur
; les deux extrémités s’ouvrent et se replient
■comme les battans d’une porte. Ces tentes reposent
sur un châssis de bois, et sont retenues tout
autour par des cordes et des piquets. Chacune
sert pour loger cinq soldats et les deux hommes
qui sont chargés de la dresser et de i emballer
(n.° 42). ; :
Les tentes que nous avons vues k Peking, ont
une autre construction ; elles sont rondes et couvertes
d’un gros feutre gris ( n.° 42 ) ; mais ces
tentes, bonnes pour les Tartares, sont fort incommodes
pour des Européens ; il y fait très-chaud,
la poussière y est très - considérable, et il n’y a
aucun siège pour s’asseoir.
Les provinces du Nord sont celles qui fournissent
le plus de soldats. Pour être reçu , il faut
donner des preuves d’adresse et de force. On croira
peut-être, d’après cela, que les troupes sont excellentes
; mais lorsqu’on les a vues de près, 011 change
bientôt d’opinion. J’avouerai cependant que j’ai
rencontré dans la province dé Chan-tong, et en
plusieurs endroits , de très - beaux hommes ; ils
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