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deux boisseaux et demi et sept livres et un hui*’
tième. Cette quantité est fort différente de celle
qu’on emploie en Europe ; il est vrai que dans les
pays chauds il ne faut pas autant de semence ; mais
la disproportion est trop grande pour qu’on n’y
fasse pas attention , et pour qu’on ne préfère pas
la méthode Chinoise , puisqu’elle n’exige que ie
sixième de la semence qu’on emploie en Europe.
Les Chinois, avant de semer ie riz, ie mettent
dans des paniers qu’ils placent dans l’eau pour le
faire tremper ; ils n’ajoutent rien à ia graine lorsqu’ils
la sèment ; mais pour Je« graines menues ,
telles que le millet et autres , ils les mêlent avec de
Ja cendre, du sable ou de la terre.
Depuis le temps où on sème les grains jusqu’à la
récolte, quels soins est-on obligé de leur donner !
II faut avoir soin d’arroser et de nettoyer Je riz :
outre les trois nettoyages qu’on donne à ce grain,
on répand dessus , lorsqu’il est assez grand, de
Ja chaux en poussière, pour tuer les vers et faire
fructifier la plante.
Le principal soin des Chinois pour faire croître
Je riz, étant de lui procurer de l’eau en abondance,
ils ménagent avec attention celle qui descend des
montagnes, la conduisént dans des étangs, d’oii
ils la répandent ensuite dans les champs. Les habi-
tans qui sont placés près des rivières, profitant des
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avantages que peuvent leur donner des eaux plus
abondantes, ont cherché les moyens de les transporter
dans Jeurs terres, et ont parfaitement réussi
avec la roue de bamboux ( n.° 33), qu’ils emploient
à cet effet. Cette machine, solide et légère, élève
i’eau sans exiger beaucoup de soins et de dépenses
: il est fâcheux qu’on ne puisse imiter ces /
roues en Europe ; mais manquant de bamboux,
tout ce qu’on feroit seroit lourd et dispendieux (a).
A quelle hauteur parviennent les r i l e s blés, le
tabac, & c. !
Les pailles des orges, des blés et des riz ne parviennent
pas à une grande hauteur, et peuvent
avoir trois pieds ou très-peu au-dessus. Les tiges du
millet s’élèvent davantage, et fen ai vu dans le
nord qui alloient à. cinq pieds et même plus.
Les piantes de tabac que j’ai aperçues dans certains
endroits , n’étoient pas assez avancées pour
que je puisse fixer la grandeur qu’elles peuvent
atteindre ; mais d’après l’inspection de plusieurs
plantes de tabac des environs de Quanton, je
crois qu’elles atteignent la même hauteur, ou surpassent
peu celles qui croissent dans nos colonies.
Au mois de mars on place en terre, à un pied et
demi de distance , les plants de tabac ; ils sont
(a ) Voyei l ’article Arrosemeru.