retour , îa même route jusqu’à. la ville cíe Té-tcheou ,
où nous changeâmes dé direction pour prendre dit
côté de l’est. Dans ce nouveau trajet nous fîmes
quatre-vingt-treize iièues dans le Ohah-tong, et
nOUs passâmes huit Villes dont les trois premières
les plùs voisines du Petchely, sont à huit ét à
quatre lieues de distance , et les dernières à treize ,
quatorze , dix-huit et vingt lieuês , et Une seule à
sept lieues. Le terrain de cette pârtie du Chan-
torig n’est pas aussi mauvais que dans Îa partie
occidentale dé la même province, aussi presente-
t-il une population p lu s nombreuse , sans néanmoins
être très-forte.
Parvenus dans là partie orientale du Kiang-
nan , portion la meilleure dé la Chine , et que les
Chinois montrent de préférence aux 'étrangers ,
noüs trouvâmes dans les eñvirons de la digue qui
est élevée le long du fleuve Jaune •, des bourgs
q u i nous parurent très-peuplés :: c’est d’après cette
population que les Ahglois ont jùgé-, et c’est ce
qui les a induits en erreur.
Èn passant par les mêmes lieux que ces voyageurs
, j’aurois pu croire comme -eux que le nombre
dés habitaris étoit considérable ; 'mais j’ai reconnu
que je me serois trompé si je m’en étois rapporté
à un premier coup d’oeil. L ’avantage que nous
avions de partir suivant notre volonté , nous a
mis à mêmë de vérifier que ‘cette population
SUR LES CHINOIS. 8^
n’appartenoit pas toute entière aux endroits ou nous
nous trouvions, mais qu’une bonne partie y étoit
venue des lieux circonvoisins. Ces bourgs si peuplés
lors de notre arrivée , n’ofiroient presque
qu’un désert au moment où nous partions, et nous
apercevions dans la campagne des bandes nombreuses
d’habitans qui s’en retournoient dans leurs
villages.
Quoique la partie du Kiang - nan, avant le
Hoang-ho, soit bonne, cependant nous ne vîmes
dans l’espace de quarante lieues, que deux villes à
la distance de vingt-quatre et quinze lieues; ensuite
trois autres après avoir traversé ce fleuve, et avant
d’être à Tsin-kiang-fou au-delà du Kiang, c’est-à-
dire , dans l’intervalle de vingt - huit lieues. Cette
portion du Kiang-nan , après le fleuve Kiang, est
belle et bien peuplée ; les bourgs sont plus rapprochés
, et dans l’espace de quarante-deux lieues
on trouve cinq villes à quatre, cinq, sept, huit et
neuf lieues les unes des autres.
Entrés dans la province de Tchekiang, nous
parcourûmes vingt-deux lieues avant de voir
une ville ; mais comme les canaux font des détours
, nous laissâmes sur le côté une ville dit
premier ordre et une du troisième ; néanmoins
en comptant ces deux villes, nous n’en passâmes
que douze pendant les quatre-vingt-quinze lieues
que nous fîmes dans cette province, c’est-à-dire,
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