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i’entrée d’une grande baie. Arrivé par le travers de
la pointe Keou , qu’il est facile de reconnoitre à.
une coupure qui est dans les terres, on doit s en
tenir éloigné à trois lieues, marchant par quatre et
cinq brasses, et conservant Lintin à une lieue et
demie. Cette île est k tribord, et la première qu’on
rencontre après avoir doublé Larntao, autre île tres-
remarquable par son pic et par son étendue.
Lorsqu’on a Lintin au nord-est, on doit porter
au nord-nord-ouest, en prenant garde de tomber
k l’est, pour éviter un banc qui se prolonge dans le
nord, depuis Lintin jusqu’k deux petites îles. Dans
cette route, le brassiage doit servir de guide : du
moment qu’il augmente, il faut prendre promptement
sur bâbord ; car, sans cela, on risque de
se jeter sur le banc. Continuant donc k courir au
nord-nord-ouest, on ne tarde pas k découvrir une
petite île nommée Lankeet, et plus loin la pointe
méridionale de la bouche du Tigre. Une fois, à
trois lieues dans le nord de Lintin, on n’a plus
Tien k craindre du côté de l’est, et le chenal est sûr
et profond.
Arrivé par le travers de Lankeet, on en passe
k près d’une lieue de distance, en la laissant, k
bâbord ; et lorsqu’on l’a dépassée d’environ une
demi-lieue, on porte au nord sur la pointe orientale
de la- bouche du Tigre , appelée par les pilotes
Tchouenpy , gardant à bâbord k un quart de
lieue de distance Sanpacho, petite île fort saine du
côté de l’est, et qu’on peut ranger d’assez près.
Lorsque Sanpacho reste k l’ouest trois ou quatre
degrés sud* il faut gouverner au nord-ouest un
quart nord , se dirigeant sur Amonghoy , mais
ayant l’attention de se tenir éloigné d’un quart de
lieue de Tchouenpy , pour éviter les roches qui
sont en avant de cette pointe. Le brassiage est
de dix k douze brasses. Du moment qu’on distingue
ia forteresse d’Amonghoy , on suit le milieu
du chenal, c’est-k-dire qu’on gouverne entre
cette pointe et les rochers qui sont près de Ouang-
tong : on risque moins d’ailleurs de dépendre de
tribord , car il y a du côté opposé un bas-fond sur
lequel j’ai vu toucher un navire prussien. Dans cet
endroit, un soldat Chinois vient k bord pour examiner
les papiers du pilote , et y reste jusqu’k
ampou.
Lorsqu’on est surpris par le calme k ia bouche
du Tigre , les pilotes font venir des bateaux Chinois
pour remorquer le navire jusqu’k Wampou :
mais il faut examiner si le vent et la marée ne sont
pas favorables ; car souvent les pilotes prennent les
bateaux quand cela n’est pas nécessaire, parce qu’ils
gagnent sur le prix, qui est fort différent en dehors
ou en dedans de ia bouche du Tigre. Dans le premier
cas, on donne deux piastres par bateau , et une
seulement dans le second ; il en faut quelquefois
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