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ouvragé , des lames de sabres , du papier et des
ouvrages de vernis : iis portent à Manille des étoffes
de soie, des broderies, des bas de soie, du thé,
des porcelaines, des vernis, des drogues ; et en
rapportent des piastres , du riz , des nids d’oiseaux
, des perles êt du bois de teinture.
Les jonques vont à Batavia dans le mois de
décembre , et sont chargées de porcelaines , de
-thés , de toutenague, de vases de cuivre , de rhubarbe
et d’autres drogues ; elles prennent en retour
de ï’argent, du câlin, du poivre, des muscades,
des clous de girofle ,. des écailles de tortues , des
nids d’oiseaux, du bois de sandai, du bois rouge,
du succin et des draps d’Europe.
L a C o c h i n c h i n e r e ç o i t d e s t o i l e s , d e s é t o f f e s ,
e t d o n n e e n é c h a n g e d e l ’ o r , d e l ’a r e c e t d e l a
c a n n e l l e .
Les bâtimens qui vont à Malaca, à Siam , et
au Camboje, en rapportent des rotins , du câlin,
du camphre , des nids d’oiseaux , des dents d’élé-
phans et des cornes de Rhinocéros.
L e s G h i n o i s q u i v o n t t r a f i q u e r a u d e h o r s , d o i v
e n t r e v e n i r d a n s u n t e m p s l im i t é ; c e u x q u i r e s t
e n t c h e z l ’ é t r a n g e r n e s o n t p l u s r e g a r d é s c o m m e
a p p a r t e n a n t k l ’E m p i r e ; e t , s ’i l l e u r s u r v i e n t q u e l q
u e a c c i d e n t , l e g o u v e r n e m e n t n ’ e n p r e n d a u c
u n e c o n n o i s S a n c e .
Si quelque Chinois se hasarde à s’embarquer
sur un navire Européen , il doit le faire secrètement,
et éviter sur-tout d’être découvert k son
retour, car alors il est pillé et dépouillé par les
mandarins ou par les soldats , sans pouvoir espérer
la moindre justice.
Dans tous les temps les vues des Chinois n’ont
été dirigées que vers le commerce intérieur ; et,
quoique le trafic extérieur présentât des avantages
considérables, il n’a jamais été suivi autant qu’il
pourroit l’être ; premièrement, parce que le peuple
li’aime pas k sortir de son pays qu’il préfère k tous
les autres ; secondement , parce que le préjugé
veut qu’un homme qui va faire fortune chez l’étranger
, soit mal vu de ses compatriotès. Cette
opinion, qui a toujours existé, fit fermer, du temps
des empereurs Chinois , les ports de la Chine , k
l’exception de Quanton ; et si les Tartares qui s’emparèrent
du trône ën 16^4-4- » les ouvrirent, ils suivirent
bientôt lès mêmes erremens que leurs prédécesseurs
, et restreignirent le commerce des Européens
au seul port de Quanton.
Reste k savoir si les Chinois peuvent se passer
de ce commerce, et s’ils souffriroient de son interruption.
II est certain que la ville de Quanton
y perdroit beaucoup , que l’empereur cesseroit de
percevoir six k sept milliôns de droits , et que là
nation seroit privée de certains objets d’Europe,
dont la jouissance peut lui être agréable, mais