
parce que les missionnaires en ont beaucoup vanté
la saveur , qui est loin cependant d’être exquise ;
car ce fruit, au lieu d’avoir, comme ils ie prétendent,
un goût muscat, a plutôt le goût d’un oignon
mou et fade. Le Ly-tchy est très-échauffant, et fait
naître sur la peau un grand nombre de pustules
lorsqu’on en mange une trop grande quantité. Le
Longan ou Long - yen a le goût musqué ; ii rafraîchit
: les Européens en générai ne l’aiment pas,
quoiqu’il soit néanmoins plus agréable que ie Ly>-
tchy. Le Hoang-py est une espèce de fruit dont ie
goût aigrelet approche assez de celui de notre gro*
seiiie. Je ne parle pas des ananas, des bananes ,
des ates , des mangues , parce que ces fruits sont
trop connus.
Un fruit assez singulier, et qui, je crois, n’existe
qu’à la Chine, c’est ie Tchy-tse, ou figue cague :
ce fruit est gros comme une beiie pomme ; fi rougit
en mûrissant; sa peau est unie, lisse , et renferme
une substance molle mêlée de quelques graines.
Séché et tapé , il s e nomme alors Tchy-ping. J’ai
mangé de ces Tchy-ping qui étoient aussi bons
que nos meilleures figues d’Europe ; ceux du Chan-
tong sur-tout sont excellens.
Outre ies fruits bons à manger crus, les Chinois
ont une espèce de céclra qui répand une odeur
très - agréable , et dont la forme, qui ressemble à
une main dont les doigts, se rapprochent, lui a
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fait donner ie nom de Fo-cheou [main de Fo] ;
ies Chinois en mettent dans presque tous leurs
appartemens pour les parfumer. Cette espèce de
cedra ne se mange pas dans son état naturel, mais
confite : l éau dans iaquelie on a fait cuire sa peau
ou pellicule, est rafraîchissante.
T y p h o n s ou o u r a g a n s .
P e n d a n t lès premières années que j’ai résidé à
ïa Chine, les ouragans ont été beaucoup plus fré-
quens et ont soufflé avec plus de violence que
dans les années subséquentes ; mais ces ouragans
n’étant pas occasionnés par une cause surnaturelle,
et les tremblemens de terre, fbibïes et très-rares à
ia Chine, n’influant en rien sur leur origine , il est
difficile d’expliquer raisonnablement pourquoi iis
sont quelquefois moins forts ou moins fréquens.
Les Chinois, et sur-tout les pêcheurs, guidés
par une longue expérience,, reconnoissent à ia
couleur du ciel i’approche dés typhons ; ces signes
cependant n’étant pas toujours certains , ils se
trompent quelquefois ; et j’ai vu des occasions où,
1 ouragan ayant commencé; sans qu’ils eussent pu
le prévoir, iis périssoient presque tous en mer.
Les typhons se font sentir assez généralement
tous les ans, et ont lieu en juillet, août et septembre
, pendant ia mousson du sud-ouest et du
sud. Le vent du nord souffle presque toujours
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