
d e là même nation, et, le 14 , n o u s passâmes
devant Macao avec un bon vent, mais q u i, fraîchissant
peu k peu, finit par souffler avec violence,
et nous fit éprouver, pendant plusieurs jours, un
très-mauvais temps.
Quoique les courans portent k Touest dans les
parages de la Chine, nous n’eûmes point connaissance
de Pu lo-Sapa te ni de Pulo-Condor, et fa
première terre s que nous aperçûmes fut celle de
Pulo-Aor que nous doublâmes le 22. Nous mouillâmes
le 24 sous Monopin, et le lendemain nous
donnâmes dans le détroit de Banca, k la faveur des
courans qui portoient au sud. A la sortie, les six
navires Américains, tous rangés sur une même
bgne , prolongèrent Lucepara du côté de l’ouest ;
et lorsque cette île nous resta au nord , nous gouvernâmes
au sud quart sud-est, au sud et au sud
quart sud-ouest, portant sur les Deux-Soeurs, évitant
de tomber sur tribord ou il y a des bancs.
Le 30 nous mouillâmes k l’île du Nord, que
nous quittâmes le 1 février, avec l’espérance de
sortir le même jour du détroit de la Sonde ; mais
les vents d’ouest s’étant élevés au moment où nous
debouquions , ifs ; soufflèrent avec une telle violence
, que nous fûmes obligés de nous mettre k
3 abri sous Sambouricou, et que dix jours s’écoulèrent
avant d’être dehors.
Le 12 au soir , nous distinguâmes l’île de Noël ,
S U R L E S Î L E S P H I L I P P I N E S . 3 6 5
et dans la nuit nous fûmes par son travers. Cette île,
haute dans le milieu, est boisée et d’une étendue
assez considérable. Les vents ne tournèrent au sud
que le 18 février ; ils soufflèrent ensuite du sud-sud-
est et du sud-est, et nous accompagnèrent jusqu’à
Rodrigues, dont nous eûmes connoissance le i 4
mars. Nous éprouvâmes des calmes une partie de la
journée du 1 5. Nous découvrîmes, le 16, les hauteurs
de l’île de France, et le 17 , à midi, nous jetâmes
Iancre dans le port, non sans peine, car le
vent y souffle constamment de la partie du sud-est,
La vue de file de France du côté de la mer est
pittoresque, et ne présente par-tout que des montagnes
, dont les plus remarquables sont celles de
Pitrebot ou Pieter-Both, et du Pouce. La première
doit son nom k un Hollandois, et la seconde
à la forme d’un rocher placé sur le haut d’une
montagne , et qui ressemble k un pouce.
Pitrebot est en pain de sucre, et surmonté par
un rocher qui a la forme d’un cône renversé, ce
q u i, de loin, produit k l’oeil un effet tout-à-fait
extraordinaire. Ce rocher paroît peu considérable;
mais il a néanmoins, dit-on, près de soixante pied!
de largepr au sommet.
Les inontagnes de l’île de France ne sont pas
très-élevées ; M. de la Caille ne leur accorde pas
au-delk de quatre cents et quelques toises au-dessus
«lu niveaq de la mer. Celles qui avoisinent le port