84 OBSERVATIONS
une ville à la distance de quatre lieues, deux à cinq*
deux k sept, une k huit, une k neuf, deux k dix,
deux k onze, et une k douze lieues.
Les cantons du Tchekiang qui confinent avec
le Kiang-nail, et ceux qui environnent la ville de
Hang-tcheou-fou , sont bien peuplés ; mais en
remontant le fleuve jusqu’k l’extrémité de la province
, la population est médiocre , et les villes
n’ont rien d’extraordinaire, quoique sur les huit
villes que nous vîmes dans cette partie du Tchekiang
, et qui sont k onze, dix, neuf, huit, sept
et quatre lieues de distance les unes des autres, il
y en ait deux du premier rang.
On rencontre peu de monde dans le passage
par terre qui sépare le Tchekiang , du Kiang-sy.
Yu-chan-hien, la première ville de cette dernière
province, et que nous eûmes tout le temps d’examiner
, n’avoit qu’une population proportionnée
à son peu d’étendue. En descendant le fleuve
pour nous rendre k Nan-tchang-fou, capitale du
Kiang-sy, ce qui fait une route de soixante-quatorze
lieues , nous passâmes devant six villes ,
dont sdeux k huit lieues de distance, une k dix,
une k douze, une k seize , et Nan-tchang-fou qui
est k vingt lieues. Cette capitale, où nous nous
arrêtâmes, est grande, mais sa population ne nous
parut point extraordinaire. Nous avons donc été
pendant un voyage de près de seize cents lieues,
à portée de juger si les provinces étoient aussi
peuplées que les Anglois l’ont avancé. J’ai fait
en allant k Peking, des courses assez longües
sans rencontrer personne ; et si , dans mon retour
, j’ai vu plus de monde dans certains endroits,
il n’y avoit cependant pas lieu d’être étonné : en
un mot, rien ne m’a porté k croire que la population
en général fût prodigieuse. Je ne dirai plus
qu’un mot : c’est une erreur que de croire qu’il
existe a la Chine une seconde population sur les
rivières ; excepté les villes principales et commerçantes
, auprès desquelles on rencontre un assez
grand nombre de bateaux , on n’en voit sur les
fleuves que le nombre convenable k un' pays vaste
et étendu , dont tout le commerce se fait par eau.
Les habitations sont assez généralement bâties à
une certaine distance des rivières , et si les villes
en sont souvent plus rapprochées , on en voit
plusieurs qui en sont éloignées. Le passage suivant
d’une lettre d’un missionnaire, se rendant k
Peking en 1793 , confirme ce que j’avance.
« Ce n’est pas le long des fleuves, dit M. Lamiot,
33 que le grand nombre des habitans se fait le plus
» remarquer ; car les bords en sont totalement
35 négligés et abandonnés. On rendroit de grands
5> services au commerce , si l’on faisoit usage k la
3> Chine , des moyens qu’on emploie en Europe
3? pour l’entretien des fleuves ; mais comme on.
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