
L’eau n’est pas abondante à Macao : deux sources,
toutes les deux placées en dehors de la ville, l’une
au nord et l’autre au sud, en fournissent aux ha-
bâtans, qui sont obligés de l’envoyer chercher tous
les jours par leurs noirs.
Les Portugais n’avoient bati, dans le principe ,
que des forts ; et la vide étoit ouverte lorsque les
pirates l’attaquèrent en 1621, et les Hollandois
en 1622. Quatorze vaisseaux Hollandois entrèrent
dans le port de Macao la veille de la Saint-Jean ,
et débarquèrent quatre cents hommes, qui furent
ensuite renforcés par trois cents autres ; tnais les
Portugais s’étant défendus vaillamment, les Hol-
landois manquant de munitions , et découragés
par la mort de leur général, se retirèrent en laissant
derrière eux quatre cents des leurs , dont trois
cents furent tués, et les cent autres faits prisonniers.
Ces malheureux, condamnés aux travaux
publics , furent employés dans la suite 'a élever
dans la partie du mord et dans celle du sud de la
ville, deux épaisses murailles , qui jointes aux fortifications
déjà bâties , la fermèrent presque entièrement.
Le fort de la Monté est le plus grand et le plus
régulier ; c’est un carré long défendu par quatre
bastions , dont les deux qui sont du côté de la
campagne , ont les flancs garnis d’orillons. Aucun
ouvrage avancé , aucun fossé n empêchent
d’approcher des murailles ; elles sont construites én
terre battue et sans revêtissement ; leur hauteur
peut aller de vingt-cinq à trente pieds.
Les autres forts sont plus petits et irréguliers;
on en compte trois, outre deux fortins.
Le fort de la Guya , bâti sur une hauteur,
domine toute la ville et la mer , et c’est lui qui
signale les vaisseaux qui entrent en rade.
Le fort de Bonpart, construit à l’extrémité méridionale
de la ville et de la baie, sert à en défendre
l’entrée avec deux autres fortins , dont l’un est
élevé sur la pointe Saint-François, et l’autre auprès
du gouvernement, le long du quai qui borde
la mer.
Le fort de la Barre est à la sortie du port ; il
a été bâti dans l’intention d’empêcher les navires
étrangers d’y pénétrer ; mais ses murailles , faites
de pierres sèches à la manière chinoise, suppor-
teroient difficilement quelques bordées , si elles
ne s’écrouloient pas d’elles-mêmes, ainsi que les
magasins et la chapelle qui les dominent, par l’explosion
des propres canons Portugais qu’on a mis
pour leur défense.
II y avoit encore un autre fort appelé Nostra-
Sehora-de-Peha, construit sur une hauteur ; mais
les Portugais l’ont remplacé par une église.
A ces fortifications il faut ajouter les murailles
dont j’ai parlé plus haut, l’une partant de l’église
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